Le Bataillon d’Intervention Rapide (BIR), la force d’élite de l’armée camerounaise, a inauguré une nouvelle base à Kumbo, dans le département du Bui dans la région du Nord-Ouest. Cette initiative vise à intensifier la lutte contre les activités terroristes menées par les combattants séparatistes dans la région.
Un poste de commandement de la 312ème Unité légère d’intervention du Bataillon d’intervention rapide (BIR) a été ouvert le 8 mai dans le département du Bui, région du Nord-Ouest. S’exprimant lors de la cérémonie d’inauguration qui a eu lieu le 30 avril à Kumbo, le colonel Françoise Pélène a déclaré qu’il était impératif que la population s’associe aux forces de défense afin de faciliter le retour à la normale dans ce fief jusqu’ici séparatiste.
« Nous sommes ici pour sécuriser les gens, afin de ramener la paix ici. Ce que nous demandons désormais à la population, c’est de devenir actrice de sa sécurité. Nous ne leur demandons pas de prendre les armes contre les terroristes, mais au moins de nous fournir les bonnes informations, au bon moment ; pour que nous puissions faire notre travail« , a-t-il plaidé. Il a ajouté : « Nous leur demandons également de dire à leurs frères, sœurs, parents et oncles qui se sont égarés de revenir. Le chef de l’État leur a donné la possibilité de revenir sereinement en adhérant au programme de désarmement, démobilisation et réinsertion. Ce faisant, ils ont la possibilité de réintégrer la société dans le bon sens« . De son côté, le préfet du Bui, Gilbert Sunday Menyong, a déclaré que la base du BIR « vient à un moment où les populations de Kumbo et du Bui sont fatiguées des exactions perpétrées par les bandes armées ».
Le BIR s’installe ainsi dans une zone réputée comme étant un fief des milices séparatistes. L’armée y avait déjà mené plusieurs opérations baptisées « Opérations Bui Clean ». En 2021 déjà, le haut commandement militaire s’était montré préoccupé par l’activité des bandes armées séparatistes dans le département du Bui, avec de nombreuses attaques enregistrées à Kumbo, le chef-lieu. C’était l’une des raisons de la visite de contrôle opérationnel et d’évaluation, dans le Nord-Ouest, effectuée par le chef d’état-major de l’armée, René Claude Meka, le 8 avril 2021.
L’installation d’une base du BIR, la plus puissante de cette unité d’élite de l’armée, dans le Bui vise notamment à sécuriser ce département. « Le BIR ne va plus partir du Bui », a rassuré le colonel François Pelene, coordonnateur général des BIR. Depuis le début de la crise dans les régions anglophones du pays, le gouvernement a continué à installer des bases militaires dans les zones touchées par la crise afin de faciliter la sortie de crise.
En 2018, le président de la République, Paul Biya, a créé une cinquième région militaire interarmées (RMIA) baptisée RMIA5 qui couvre l’Ouest et le Nord-Ouest et est basée à Bamenda. Elle fait suite à la création septembre 2014 de celle de Maroua à l’extrême nord du pays. La région militaire 5 est dirigée par le général Agha Robinson Ndong. Tandis que le général Jules César Essoh conduit les troupes de la Région de Gendarmerie (RG5). Plus de 6 000 personnes ont déjà été tuées dans ce conflit qui dure depuis 2017 dans ces deux régions.