La ministre de la femme et de la famille, Marie Thérèse Abena Ondoa au nom du gouvernement, s’est exprimée ce 23 juin 2021 sur l’affaire Camus Mimb-Malicka.
Depuis le mercredi 16 juin 2021, jour de la commémoration de la Journée de l’enfant africain, une vidéo obscène, vraisemblablement tournée dans le bureau de Martin Camus Mimb dans les locaux de sa radio RSI, est devenue virale sur la toile. Dans cette vidéo, on aperçoit un homme et une femme qui se livrent à des actes sexuels ainsi que des photos du Commentateur sportif qui apparaissent en arrière-plan.
Une semaine après, au regard de l’ampleur du scandale, la ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille (MINPROFF) était face à la presse ce mercredi 23 juin à Yaoundé. L’occasion pour Marie Thérèse Abena Abena d’exprimer son indignation face à un phénomène qui tend à se généraliser.
Ci-dessous la déclaration de Marie Thérèse Abena Ondoa:
Des faits d’une extrême gravité, menaçant l’avenir des jeunes et surtout des jeunes filles, sont en passe de devenir une banalité dans notre société.
Sans être exhaustif, on peut évoquer : – l’exploitation des jeunes filles et des enfants à des fins commerciales ou pornographiques, – la diffusion d’images pornographiques impliquant des enfants et des adolescents, – l’inceste, – le viol, – l’enrôlement des jeunes dans les groupes whatsapp ou des sites pornographiques, – les mariages précoces et forcés, – le harcèlement sexuel, – la pédophilie, – le tourisme sexuel impliquant les filles et les enfants, – les mutilations génitales féminines, – les crimes rituels commis sur les enfants et les jeunes filles, etc. Des images indécentes et choquantes, mettant en scène nos filles et nos enfants dans des séances de partouzes et de sextape, inondent les réseaux sociaux depuis un certain temps.
Le cas le plus récent est celui d’une jeune fille de 18 ans, abusée par des bourreaux, filmée en pleins ébats sexuels, et dont les images et la vidéo ont été balancées dans les réseaux sociaux.
Ce triste événement s’est déroulé le mercredi 16 juin 2021, jour pourtant dédiée à la célébration de l’enfant africain. Ces actes, qui ôtent la dignité à nos enfants, sont de plus en plus fréquents, et font l’objet de commentaires d’une violence inqualifiable, livrant les victimes à une sorte de vindicte populaire. Ils sont commis au sein des familles, des établissements scolaires, des domiciles privés, des lieux d’hébergement, des milieux professionnels, des bars dancings et cabarets, et autres lieux ouverts.
Je voudrais rappeler que l’exploitation sexuelle des jeunes et des enfants, ainsi que tous les cas d’abus et violences faits à leur encontre, constituent des atteintes graves à leurs droits fondamentaux, proclamés par le Préambule de notre Loi fondamentale et contenus dans les instruments juridiques de protection des droits de l’enfant ratifiés par notre pays. L’acte en lui-même est déjà ignoble. Le publier l’est encore plus.
J’en appelle à une synergie d’actions de toutes les parties prenantes à la lutte contre ces fléaux : pouvoirs publics, autorités politiques, judicaires, traditionnelles et religieuses, société civile pour qu’une lutte sans merci soit menée contre les auteurs. Les pouvoirs publics, à travers le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille et les autres administrations concernées poursuivront, sans relâche, les missions d’encadrement et de protection des enfants, des femmes et jeunes filles, des familles, des communautés et des personnes vulnérables, conformément aux cadres stratégiques et à la Vision de développement de notre pays. J’exhorte les chefs de familles, les parents et les communautés à redoubler de vigilance dans l’encadrement de leurs enfants, en leur inculquant des valeurs morales et éthiques, le culte du travail et de l’effort.
Voici venir les vacances scolaires et universitaires, une attention soutenue doit être accordée aux enfants en leur trouvant des loisirs sains et instructifs, et en leur évitant des activités qui les exposent aux maux que nous dénonçons. Les familles doivent par ailleurs veiller à ce que l’éducation transmise aux enfants prenne en compte la préservation et le renforcement des valeurs morales, traditionnelles et culturelles positives, comme le recommande la Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant, en son article 11.
Les adultes et leurs complices qui abusent de la vulnérabilité et de la fragilité des jeunes filles et des enfants doivent prendre conscience du péril et de la détresse morale et psychologique dans lesquels ils plongent les victimes, leurs familles, ainsi que la société Camerounaise toute entière. Je les invite à prendre également conscience de la dangerosité de tels actes qui sont hautement répréhensibles. Vous conviendrez avec moi que ne pas les dénoncer, c’est se rendre complice de la compromission de l’avenir de nos enfants.
A quelque niveau que ce soit, nous avons tous le devoir, de briser le silence et de combattre ces actes qui frisent la barbarie. A vous, chères jeunes filles et chers enfants, Je vous conseille le respect et l’obéissance des parents, le goût du travail bien fait et la prudence dans tous vos actes. Je vous invite à tourner le dos à la recherche du gain facile, à l’utilisation irresponsable des réseaux sociaux, à la consommation de l’alcool, des drogues et autres substances psychotropes, ainsi qu’aux mauvaises compagnies.
Je vous remercie.
Marie Thérèse Abena Ondoa