Selon le Dernier Rapport de l’Institut National de la Statistique, Près de la Moitié de la Population Camerounaise Vit dans la Pauvreté. La cinquième enquête camerounaise auprès des ménages, publiée le 24 avril par l’Institut national de la statistique, établit un taux de pauvreté de 38,6% en 2021-2022, soit environ 10 millions de pauvres contre 8 millions en 2014.
Les principaux résultats de la 5e enquête camerounaise auprès des ménages (ECAM 5), publié ce 24 avril dernier par l’Institut national de la statistique (INS), présentent une économie camerounaise résiliente, mais confrontée à une pauvreté persistante et à une vulnérabilité accrue des ménages face aux divers chocs auxquels ils sont exposés. L’enquête indique que la pauvreté est plus prononcée en milieu rural, où elle atteint 56,3%, tandis que le taux est plus bas en milieu urbain, à 21,6%. Les régions les plus touchées par la pauvreté sont l’Extrême-Nord, le Nord-Ouest, le Nord, l’Adamaoua et l’Est. De plus, les inégalités de consommation persistent, avec les 20% des ménages les plus riches ayant une consommation dix fois supérieure à celle des 20% les plus pauvres.
Alors que le taux de croissance économique moyen s’est établi à 2,6 % sur la période 2020-2023, le taux de pauvreté, lui, se situe encore à 38,6% en 2021-2022. Comparé à l’objectif de 30,8% fixé pour la Stratégie nationale de développement (SND-30) dont la mise en œuvre couvre la période 2020-2030, il y a près de 8 points d’écart à résorber. En comparaison avec les chiffres d’ECAM 4 réalisée en 2014 et dont les résultats avaient été publiés avant l’élection présidentielle de 2018, il y a 2 millions de pauvres de plus qu’il y a 10 au Cameroun, compte non pris d’une éventuelle aggravation de la situation liée aux crises intervenues dans le monde entre 2021-2022 et 2024, à l’instar du Covid-19, de la guerre russo-ukrainienne, du conflit en cours dans le Moyen-Orient entre Israël et le Hamas, etc., dont les répercussions au Cameroun se manifestent principalement à travers une inflation record autour de 7,5% en 2023.
Malgré quelques progrès dans l’accès à l’eau potable et aux services sociaux de base, la situation demeure préoccupante. L’inclusion financière s’améliore, mais des disparités persistent, notamment en ce qui concerne l’accès à l’électricité et l’utilisation d’énergies propres pour la cuisson. La gestion des déchets reste également un défi majeur. Face à ces défis, l’Institut national de la statistique recommande d’accentuer les efforts pour renforcer la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement 2030 et pour soutenir les ménages vulnérables. Des investissements dans les infrastructures économiques et les programmes de résilience sont nécessaires pour lutter contre la pauvreté et les chocs économiques externes.
Note: Cet article a été rédigé en s’appuyant sur les données fournies par le site Eco Matin.
