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Extrême-Nord : plus de 1 700 cas de violences basés sur le genre recensés en 2023

by Theophile
violences basées sur le genre

Le Bureau de coordination de l’action humanitaire au Cameroun, connu sous le nom d’UN OCHA, a publié son rapport 2023, révélant une réalité affligeante : plus de 1 700 personnes ont été victimes de violences basées sur le genre (VBG) dans les régions de l’Extrême-Nord du Cameroun.

Le dernier rapport de situation produit par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha), au Cameroun, révèle que plus de 1 700 cas de violences basées sur le genre (VBG) ont été recensés dans la région de l’Extrême-Nord durant l’année 2023. Selon le même rapport : « ces incidents portaient sur des dénis de ressources d’opportunité ou de service (45%), des violences sexuelles (9%), des agressions physiques (23%) et des mariages forcés (3%). On a également noté une forte prévalence de violence entre conjoints (77%), des pratiques traditionnelles néfastes (14%) et des abus sexuels envers des enfants (4%) ».

Ces atrocités, comme le souligne le rapport, sont étroitement liées aux déplacements et aux enlèvements résultant des conflits dans la région. Malgré les efforts visant à promouvoir l’égalité et l’équité entre les sexes, comme l’adoption d’une politique nationale sur le genre en 2011 par l’Institut national de la statistique du Cameroun, des cas de VBG persistent. Selon ONU Femmes, 94 % des 979 000 personnes ayant besoin de services de lutte contre la violence sexiste en 2022 étaient des femmes et des filles, ce qui souligne l’impact disproportionné sur les femmes. Face à cette situation, jugée préoccupante par Ocha Cameroon, des équipes humanitaires sont descendues sur le terrain pour des campagnes de sensibilisation.

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C’est ainsi que plus de 39 000 personnes ont été sensibilisées dans les communautés de la région de l’Extrême-Nord. Ce n’est pas tout. Les humanitaires ont aussi profité de la célébration la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et le projet de 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes pour mener un plaidoyer contre les VBG. Le rapport de situation de Ocha Cameroon mentionne aussi que 28 personnes ont été formées dans la gestion et l’accompagnement psychologique des cas de VBG. Des solutions économiques ont aussi été explorées dans la mesure où de nombreux experts pensent que les femmes sans revenus sont le plus souvent victimes de VBG. Des activités censées autonomiser les femmes ont pour cela été menées en 2023 dans la région de l’Extrême-Nord.

Les ramifications du conflit sont particulièrement évidentes dans le conflit armé anglophone. Depuis son éruption en 2016 entre le gouvernement camerounais et les groupes séparatistes armés des régions anglophones, les progrès vers l’égalité et l’équité des genres dans le pays ont stagné. Les recherches menées par le Nkafu Policy Institute mettent en évidence la prévalence des violences basées sur le genre au Cameroun, avec 56,4 % des femmes ayant subi des violences émotionnelles et/ou sexuelles. Dans ce pourcentage, on estime que 43,2 % des femmes en syndicat sont confrontées à des violences domestiques, tandis que 39,8 % et 14,5 % sont respectivement confrontées à des violences émotionnelles et sexuelles. Il est choquant de constater qu’à l’échelle nationale, 20,1 % des femmes ont déclaré avoir été contraintes à une activité sexuelle lors de leur première relation sexuelle.

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