Dans un communiqué, ils disent être convaincus que les autorités camerounaises se sont d’ores et déjà engagées pour la manifestation de la vérité dans cette affaire.
Un an après la découverte du corps sans vie de l’animateur radio Martinez Zogo, le Réseau diplomatique de la coalition pour la liberté de la presse (Mfcdm) publie un communiqué pour demander que les auteurs de ce « crime odieux » soient traduits en justice. Dans ce même communiqué, le MFCDM, qui est un partenariat d’une quarantaine de pays dont le travail est de demander des comptes à ceux qui s’en prennent aux journalistes, est convaincu que les autorités de Yaoundé se sont d’ores et déjà engagées pour la manifestation de la vérité dans cette affaire. « Nous, membres et partenaires de la Coalition pour la liberté de la presse, reconnaissons les efforts du gouvernement camerounais à mener une enquête pour en éclaircir les circonstances », comme on peut lire dans le communiqué.
A l’inverse du MFCDM, une bonne franche de l’opinion nationale ne croit plus que le gouvernement va tout faire pour la manifestation de la vérité dans cette affaire. En cause, l’instruction, au tribunal militaire de Yaoundé, n’avance pas depuis plusieurs mois. Dans le même sens, le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC), l’un des plus représentatifs, demande à ses membres de maintenir la pression sur les autorités camerounaises pour que justice soit faite.
Complicité de torture
Dans le rapport sur la liberté de la presse paru au début de ce mois, Reporters sans frontières (RSF) relaie des craintes de plusieurs sources proches de ce dossier. Ces sources dénoncent sous cape des manipulations dans l’instruction. Les avocats des ayants droit de Martinez Zogo soupçonnent aussi des manipulations qui ont abouti à une nouvelle qualification des faits contre les premiers suspects.
En effet Jean-Pierre Amougou Belinga, l’ancien patron du contre-espionnage Léopold Maxime Eko Eko et le lieutenant-colonel Justin Danwe, identifié comme le chef du commando qui a enlevé Martinez Zogo sont poursuivis pour « complicité de torture ».
Ils attendent la fin de l’instruction menée par le lieutenant-colonel Pierrot Narcisse Nzie, par ailleurs vice-président du tribunal militaire de Yaoundé. Désigné en décembre dernier, il est le troisième juge d’instruction qui va devoir s’occuper de cette affaire. Par ailleurs, Jean-Pierre Ghoumo a été nommé à la tête de la Direction générale des renseignements extérieurs (DGRE) en remplacement de Léopold Maxime Eko Eko.