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Sodecoton Cameroun s’apprête à produire et à transformer la noix de cajou

by CamerounACTUonline
Recrutement Sodecoton Cameroun s'apprête à produire et à transformer la noix de cajou

Sodecoton Cameroun s’apprête à produire et à transformer la noix de cajou.

La Société de développement du coton (Sodecoton) est une entreprise camerounaise d’État créée en 1974 pour gérer la filière coton. Sa mission est d’organiser la production et la commercialisation du coton sur l’étendue du territoire. Elle détient plusieurs sites de production à travers le Cameroun.

L’annonce a été rendue publique ce lundi 06 novembre 2017 par Abdoulaye Abou Abba, directeur de la production agricole dans ladite société.

Recrutement Sodecoton Cameroun s'apprête à produire et à transformer la noix de cajou

La Société de développement du coton (Sodecoton) est en voie de devenir l’un des principaux piliers de la stratégie nationale de développement de la filière anacarde, en gestation au Cameroun. En effet, la noix de Cajou ou anacarde est le fruit d’un anacardier, arbre originaire du Nord-Ouest du Brésil. Son amande est comestible une fois cuite et constitue le principal produit de cette plante.

Crue, l’amande renferme un important potentiel allergénique lié aux Oléorésines et toxine dû à l’Urushiol qu’elle contient. C’est un fruit qui possède d’énormes vertus nutritionnelles. Il est essentiellement riche en Vitamine B1, Oligo-éléments (Magnésium, Phosphore, Potassium…), Protéines, Lipides et acides gras qui aident à réduire le taux de cholestérol dans le sang.

En termes d’opportunités économiques, l’anacarde offre plusieurs possibilités dans son utilisation. La pomme cajou sert de base après fermentation, au vin de cajou. Cette pratique est courante en Guinée Bissau. La coque est utilisée pour le chauffage. Mais cette combustion n’est pas très indiquée à cause de l’émission de fumées nocives pour l’Homme et pour l’environnement. Toutefois, il est recommandé de procéder plutôt à une pyrolyse, ce qui permet de brûler beaucoup moins de bois. La pellicule entourant l’amande est brûlée comme la coque et sert de complément alimentaire pour le bétail.

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Quant au baume de noix de cajou fait à base de la Résine contenue dans la coque, celle-ci recèle plusieurs propriétés. Elle est utile à la fabrication d’encres, de vernis de protection contre les insectes ravageurs, ou imperméabilisants, d’insecticides ou encore d’éléments de friction de véhicules comme les freins et les embrayages. En ce qui concerne l’amande proprement dite, elle est toujours consommée cuite. Sous forme grillée et salée, elle peut être utilisée en accompagnement aux boissons alcoolisées lors de l’apéritif. Sous forme broyée, elle entre dans la composition de plusieurs plats cuisinés ou pour agrémenter les salades.

«La filière anacarde est une filière à laquelle la Sodecoton a pensé depuis longtemps, dans le cadre de la diversification des revenus des agriculteurs avec lesquels nous travaillons déjà sur des cultures telles que le maïs, l’arachide ou encore le sorgho. Mais nous avons besoin d’une culture alternative pour laquelle nous pouvons également intervenir dans la chaîne de valeur en aval », Abdoulaye Abou Abba. Et ce dernier de poursuivre : «Au départ, nous avons ciblé le soja, mais on s’est heurté au fait que son huile n’a pas réussi à se positionner sur le marché, et la commercialisation du tourteau a été mise en difficulté par la grippe aviaire. Nous ciblons donc désormais l’anacarde». Sodecoton Cameroun s’apprête à produire et à transformer la noix de cajou.

Pour ce faire, la Sodecoton a récemment envoyé quelques-uns de ses cadres en voyage d’études au Bénin et en Côte d’Ivoire, deux pays de l’Afrique de l’Ouest dans lesquels la production et la commercialisation de l’anacarde font déjà le bonheur de milliers d’agriculteurs. Fort des leçons apprises dans ces deux pays, ainsi que d’expertises variées sollicitées par l’entreprise cotonnière, le fleuron de l’agro-industrie dans les régions septentrionales du Cameroun n’exclut pas la possibilité de lancer ses premières plantations d’anacardiers dès 2018.

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A cet effet, il est question de planter environ 50 000 hectares sur une période de 10 ans, principalement dans la région de l’Extrême-Nord ; ce qui équivaut au quart de la superficie globale actuellement dédiée à la culture de l’or blanc (coton). Il est également question d’attaquer la chaine de valeur avec un maximum de transformation. Positionnement qui permettrait à l’agro-industriel camerounais d’aller bien au-delà de la Côte d’Ivoire et du Ghana, pays dans lesquels le niveau de transformation de la noix de cajou reste encore faible.

Pour ce faire, le gouvernement camerounais reste confiant quant à la disponibilité des potentiels partenaires financiers. «Nous avons suffisamment avancé sur les partenaires susceptibles de nous appuyer. Nous nous arrimons à une dynamique, ce ne sont pas les financements qui vont manquer», affirme Abdoulaye Abou Abba.
Avec une production nationale de 108 tonnes, récoltées essentiellement dans les régions du Nord et du Sud, le Cameroun est un petit poucet en matière de production de l’anacarde, produit agricole qui recèle pourtant d’importantes opportunités en matière de développement économique.

Aussi, dans le cadre du processus de diversification de son agriculture, le Cameroun entend intensifier la production de l’anacarde, afin d’en faire une importante source de revenus, aussi bien pour l’Etat que pour les producteurs.
«Le potentiel de croissance de la noix de cajou nous incite à élaborer une stratégie nationale de développement de la filière anacarde», soutient le ministre de l’Agriculture, Henri Eyebe Ayissi. Il y a d’abord, explique-t-il, le désir de nombreux bailleurs de fonds de participer à la reconstruction du tissu économique de cette région dévastée, depuis quelques années, par les exactions de Boko Haram.

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Ensuite, en plus d’améliorer les revenus des agriculteurs et de créer des emplois, l’anacardier contribue à la lutte contre la désertification, dans ce sens que cet arbre est utilisé dans les opérations de reboisement, activité prisée par de nombreux bailleurs de fonds. Enfin, la culture et la transformation de la noix de cajou offrent aux investisseurs l’opportunité de mettre en place un produit de rente parallèle au coton, dont dépend actuellement la majeure partie de l’économie des trois régions septentrionales du Cameroun.

Sodecoton Cameroun s’apprête à produire et à transformer la noix de cajou.

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