Invité par l’Association des Journalistes sportifs du Cameroun (AJSC) le 1er juin 2021, l’ancien capitaine des Lions indomptables est revenu sur le passage de capitanat entre lui et Samuel Eto’o en 2010, un épisode qui avait semé le trouble dans la tanière. Selon lui, Paul Le Guen avait mal négocié cette succession.
L’arrivée de Paul Le Guen à la tête des Lions Indomptables en 2009 avait signé la fin du capitanat de Rigobert Song Bahanag. Le technicien français avait jeté son dévolu sur Samuel Eto’o Fils, créant une ambiance électrique au sein de la tanière.
De passage à Douala où il était l’invité de l’Association des journalistes sportifs du Cameroun (AJSC) mercredi, Rigobert Song est revenu sur l’un des épisodes les plus douloureux de sa carrière : le retrait de son brassard de capitaine des Lions en 2010, au profit de Samuel Eto’o.
« Je pense que l’entraîneur qui est arrivé, Paul Le Guen, c’est un entraîneur mais pas un manager. Ce n’est pas une insulte. Le manager, c’est celui qui a la capacité de rassembler et de mettre chacun à son niveau pour que vous puissiez vous comprendre. Je pense qu’il avait manqué ce truc. Moi, que je ne sois pas qualifié, ça ne me dérangerait pas puisque je suis resté 10 ans capitaine, c’est la manière dont il a géré », a indiqué le double champion d’Afrique.
« Ça n’a rien à voir avec Eto’o, c’est lui-même parce qu’à moi-même, il n’avait pas dit que je ne suis plus capitaine. Quand il a dit : tu ne joues pas, j’ai dit OK, si pour une fois, je suis sur le banc de touche, je n’ai pas de problème puisque de toutes les façons, j’avais dit qu’après 2010, j’arrête ma carrière… Mais il n’a pas trouvé la manière de bien manager les choses, » a-t-il ajouté.
L’ancien joueur de Metz s’est remémoré ses oppositions chaudes avec Paul Le Guen lorsque ce dernier était au PSG. Pour lui, ce serait peut-être la raison pour laquelle ils n’ont jamais eu de bonnes relations. Sur cette attitude inélégante de l’entraîneur français à son encontre, Rigobert Song dit avoir imaginé plusieurs hypothèses. « J’ai analysé cela autrement. Je me suis dit que comme j’ai joué contre lui, vous savez quand j’étais à Metz, lui, il jouait au Paris Saint Germain et je me rappelle que je lui avais donné un coup de tête lors d’un match sur un corner. C’est certainement pourquoi, à son arrivée, il a dit : je vais mettre ce monsieur en difficulté, moi, j’ai arrêté de jouer, lui, il est encore sur les terrains, il faut que j’arrête pour lui là maintenant… Je l’avais allumé correctement. Et quand il devient mon sélectionneur, je vais lui dire quoi ? rire… »
Rigobert Song Bahanag regrette d’avoir terminé sa carrière sur ce triste scénario et se défend d’avoir contribué à ériger des clans au sein du groupe. « Même s’il fallait lui donner le brassard, il fallait que les choses se passent normalement. Ce n’était pas par rapport à Samuel, c’est parce que celui qui avait des choses à nous dire ne nous disait rien. C’était un peu difficile de pouvoir vivre certaines choses alors que je voulais bien terminer ma carrière… Quand on dit que j’ai créé des clans, je n’en avais pas besoin. C’est la façon dont tu te comportes avec les gens qui les amène vers toi. Si quelqu’un sait que tu es en difficulté et qu’il vient toujours vers toi, est-ce que c’est toi qui lui dit de venir, ils font leur choix. La transition n’était pas bonne, ça, il faut le dire… » a-t-il martelé.