Après les violences et les actes de vandalisme à Magba un arrondissement du département du Noun dans la Région de l’Ouest, la vie a repris son cours normal.
Après avoir succédé à son père, Sa Majesté le Sultan Ibrahim Mbomba Njoya, mort en septembre 2021 des suites de maladie, Mouhammad Nabil Mforifoum, nouveau Roi des Bamoun, a entamé depuis trois mois une tournée de prise de contact avec les populations et autorités des neuf arrondissements du département du Noun. C’est dans ce cadre qu’il s’est rendu le 02 février 2023 dans l’arrondissement de Magba. Un séjour qui a tourné au vinaigre lorsque, prononçant son discours de bienvenue, le chef de la communauté Tikar, a appelé le Roi Bamoun « mon fils ».
Furieux, la cour et la garde du Sultan Mouhammad Nabil Mforifoum Mbombo Njoya ont pris à partie le chef de la communauté Tikar. Ce dernier s’est vu retirer certains de ses attributs avant d’être contraint de prendre place à même le sol auprès du Sultan.
Choqués par l’humiliation publique de leur Chef, certains membres de la communauté Tikar se sont livrés à des actes de vandalisme, ciblant particulièrement des biens et commerces tenus par la communauté Bamoun.
Apres avoir déployé dans les rues des forces de l’ordre afin de ramener le calme, le Sous-Préfet de Magba a tenu une réunion de crise dans ses services avec toutes les parties.
Le Sultan Mouhammad Nabil Mforifoum est lui-même revenu à Magba le samedi 04 février, partant de son palais à Foumban, pour lancer un appel au calme, surtout à l’attention des Bamoun qui sont aussi allés saccager le palais du chef Tikar.
Le comportement violent des gardes du corps du Sultan, divise le peuple Bamoun. Certains estiment que le Chef de la communauté Tikar avait raison d’appeler le Roi « mon fils » parce que Ncharé Yen, fondateur de la dynastie Bamoun, est un ancêtre d’origine Tikar.
Ci-dessous, deux points de vue contradictoires
APPEL À LA FRATERNITÉ À MAGBA
Par Abdelaziz Mounde Njimbam
Si Ncharé Yen, fondateur de la dynastie Bamoun, en 1394, venu de Rifum ( Bankim actuel dans l’Adamaoua ) en pays Tikar, revenait parmi nous, il aurait compris le mot du chef de la communauté Tikar de Magba dans le Noun. L’expression – « mon frère, mon fils » – utilisée par ce chef traditionnel, accueillant le Mfon, roi, des Bamoun, prend sa source dans cette période de l’histoire commune entre ces deux peuples.
En effet, les rois Bamoun, à l’exception de Ngouwouo ( 1818-1863 ), ont pour ancêtre direct ce prince Tikar, venu dans le Noun actuel avec près de 200 personnes. Une histoire partagée avec tant de populations de l’Ouest et du Nord-ouest Cameroun, des Bafoussam aux Baleng, des Nso aux Bagam ou Bafut et bien d’autres. Ou encore des Bafia dans le Centre.
Au fil des siècles, les rencontres entre autorités traditionnelles de ces différents peuples ont été symbolisées par des évocations de ces liens, le souvenir de la conquête de terres de l’Ouest et du Nord-ouest par des princes Tikar, des monarques qui s’appelaient « frères ou fils ».
Cela n’enlève rien ni à la puissance ni à l’aura, encore moins à l’autorité de l’autre. Bien au contraire, comme on le voit dans bien des chefferies de l’Ouest Cameroun, cela permet d’ancrer davantage le présent dans l’histoire, de valoriser un patrimoine immatériel, de transmettre aux jeunes générations des pans de l’histoire precoloniale de l’Afrique.
L’un des exemples de ces symboles est, au sein même de la royauté Bamoun, l’existence de titres comme Tita Mfon, littéralement « Père du roi », accordé à des dignitaires ou des personnalités ayant rendu d’éminents services ou descendants de personnages emblématiques ou liées à la contrée. Ainsi, le Mfon, roi, qui est réputé être le « père de tous » se désigne des « pères ».
C’est pourquoi, il aurait été utile pour des membres de la garde et de la suite du Mfon-roi des Bamoun, de laisser le propos de ce chef aller jusqu’à son terme et d’exprimer, s’il y’avait lieu, leur désaccord, par des voies appropriées. Au lieu de cela, les actes observés à Magba entachent cette forte charge symbolique, crispent les liens entre ces deux peuples et suscitent un tollé qui aurait pu être évité. Le comble : des saccages après une cérémonie qui avait des allures foraines, fraternelles et enjouées.
Il appartient au Mfon, roi des Bamoun, d‘initier dans un esprit d’apaisement et de conciliation, un retour au calme ainsi qu’une démarche fraternelle permettant de réparer tous les dégâts causés par cette fâcheuse situation. Cela aurait la vertu, d’une part, de réitérer la nécessité du respect des principes républicains, d’édifier les uns et les autres sur les symboles de l’histoire entre ces peuples, et enfin, que plus jamais de telles scènes n’adviennent.
Abdelaziz Mounde Njimbam
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Je veux m’exprimer juste pour éviter la désinformation.
Par Aziz Pekassa
Au-delà les images qui précèdent, l’histoire raconte que NCHARE YEN le fondateur du Royaume Bamoun était un Prince , fils du Roi Tikar dans l’Adamaoua (Bankim) il décida d’aller à la conquête de nouvelles terres, puis il conquis environs 22 tribus qui sont aujourd’hui appelés Bamoun, après s’être établi, il rentra à Bankim pour se présenter à son père le Roi de Bankim à fin de lui dire qu’il est devenu Roi de l’autre côté de la rive, dès lors c’est devenu une coutume pour chaque Roi Bamoun après son intronisation de rendre une visite de courtoisie ( non obligation ) au Roi de Bankim.
Magba aujourd’hui est au centre d’un théâtre, Magba est l’un des 09 arrondissements du Noun tel que Foumban, Foumbot et Koutaba… et donc est sous l’autorité traditionnelle du Roi des Bamoun. 1 an après son intronisation, le Roi des Bamoun est amené à faire une tournée dans tout le département du Noun, et donc le Roi 20 a débuté sa tournée au début du Mois de décembre. Dans son périple, le Roi 20 a été amené cette fois à marquer un arrêt dans le centre-ville de Magba et comme à l’accoutumée des comités se forment à fin d’assurer l’accueil du Roi et le bon déroulement de la cérémonie, sauf que cette fois ci le chef de 3e degré ( qui en réalité confère à Chef de quartier) et sa clique veulent imposer un ordre protocolaire qui ne tient pas, car dans le Noun il n y a qu’un seul Roi et c’est le Roi des Bamoun. Impossible que le Roi partage le siège avec un Chef de 3e degré alors que dans son cortège a lui-même, sont présents des chefs de 2e degré. Bref pour vous dire qu’il y’avait au préalable de l’animosité et il se pourrait que le chef de 3e degré de Magba soit un récidiviste. La garde Royale a dû faire le bras de fer pour que le protocole soit respecté et par la suite les événements se sont enchaînés jusqu’à la malheureuse interpellation.
Je dis et répète que je suis contre toute forme de violence.
La chose à retenir est que: le Chef d’un quartier de Magba n’a pas qualité a appelé le Roi des Bamoun dans son propre territoire et en présence de son peuple « mon fils » car déjà il n’est en rien un ancêtre du Roi des Bamoun il devrait à la limite l’appeler « Prince » car ce chef de 3e degré n’est pas roi il n’est qu’un chef.
Je vous pose la question un chef de quartier à Logbessou oserait-t-il peu importe son âge s’adresser en public dans la ville de Douala devant le peuple Sawa aux Rois douala en les appelants « mes fils? Mes enfants? » sous prétexte qu’il est autochtone??
Et retenez que dans la solennité le mot « fils » n’existe pas.
On pourra donc comprendre par la que c’était un acte purement volontaire de manque de rescpect envers le Roi des Bamoun ainsi qu’à son peuple. Notez que ce sont les populations de Magba qui depuis des années sont oppressées qui ont commis ces actes pour exprimer leur ras-le-bol… car il se pourrait qu’ils vivent un calvaire avec ce chef qui s’est apparemment pris pour un tout puissant roi. Mendient de la paix, S.M Majesté Mouhammad Nabil Mforifoum Mbombo Njoya y est retourné le lendemain pour appeler à l’apaisement…
Aziz Pekassa
CIN