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Affaire Hervé Bopda : le scandale sexuel qui a secoué le Cameroun

by Theophile
Hervé Bopda

Une vague Metoo est en train de déferler sur le Cameroun. Depuis plusieurs jours, un homme d’affaires de Douala est accusé de viols, de violences sexuelles, de séquestrations et de proxénétisme pas de nombreux internautes sur les réseaux sociaux, rapporte RFI.

C’est le lanceur d’alertes N’zui manto qui a lancé l’alerte en dénonçant les agissements du jet-setteur. Depuis, les réseaux sociaux ont été pris d’assaut par des hommes et des femmes souhaitant raconter les actes horribles qu’Hervé Bopda leur aurait infligés dans de nombreuses villes du pays comme Yaoundé, Kribi, Limbe et Buea. Dans ces témoignages, Hervé Bopda est décrit comme un homme violent, qui menacerait ses victimes avec une arme à feu. Au total, Nzui Manto aurait reçu plus de 1.000 messages à ce sujet. Selon les premières informations diffusées par le lanceur d’alerte, le jet-setteur aurait violé des centaines de femmes et en aurait séquestré certaines.

D’autres victimes auraient tout simplement disparu après avoir croisé le chemin du suspect, qui n’est autre que le fils du milliardaire Emmanuel Bopda. Hervé Bopda n’est toutefois pas la seule personne visée par ces témoignages. Et pour cause : il est accusé d’avoir créé un vaste réseau de proxénétisme dont feraient partie de nombreux influenceurs, artistes, opérateurs économiques et haut gradés des forces de l’ordre camerounaises. Autant de noms cités dans certains témoignages.

Selon nos confrères, la commission des droits de l’homme du barreau du Cameroun a demandé au procureur du tribunal de première instance de Yaoundé de se saisir de l’affaire. Un collectif d’avocats a également déposé plainte contre Hervé Bopda, lequel a contre-attaqué en portant plainte pour diffamation contre les lanceurs d’alerte.

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La Commission des droits de l’homme et des libertés de l’Ordre des avocats du Cameroun se saisit de l’affaire

Le 25 janvier 2024, la Commission des droits de l’homme et des libertés de l’Ordre des avocats au Barreau du Cameroun a adressé une lettre au Procureur de la République près le Tribunal de première instance de Yaoundé relativement à l’actualité du prétendu violeur en série Hervé Bopda.

Les avocats s’impliquent

La lettre laconique parcourue par camerounactuonline.com a pour objet « Dénonciation ». Elle fait état d’allégations de plusieurs crimes graves commis par un individu nommé Hervé Bopda. Selon la lettre, Bopda est accusé d’ « Outrage à la pudeur, Harcèlement sexuel, viol, menaces, séquestrations et violences » à l’encontre de plusieurs victimes. La commission a pris connaissance de ces allégations par le biais des médias sociaux et demande donc au Procureur de la République près le Tribunal de première instance de Yaoundé de mener une enquête approfondie sur cette affaire. La commission « saisit aux fins d’ouverture d’une enquête pour que le suspect soit traduit devant les juridictions compétentes afin que justice soit rendue conformément à la loi. », peut-on lire entre les lignes.

La lettre ne s’avance par sur l’identité ou le nombre des victimes du prétendu violeur en série. Se basant sans doute sur les témoignages publiés par le lanceur d’alertes N’zui manto, ses auteurs avouent qu’il y a « plusieurs victimes qui ont peur de s’identifier mais qui ont témoigné dans l’anonymat », renforçant le besoin crucial de protéger l’identité et la sécurité de ces victimes qui vivent dans la peur et la consternation selon leurs témoignages partagées par N’zui manto. Le lanceur d’alertes a indiqué que des journalistes sont payés pour marteler l’innocence du prétendu prédateur sexuel Hervé Bopda.

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D’autres plaintes ont également été déposées contre la même personne, selon plusieurs médias locaux et même internationaux. L’on apprend ainsi qu’une plainte a été déposée au tribunal militaire de Yaoundé « pour détention illégale d’arme, menace sous condition et harcèlement sexuel ». Une autre a également été déposée à Douala par un collectif d’avocats. Des hashtags #StopBopda ou #ArrêtezBopda ont par ailleurs fait leur apparition, notamment sur X (ex-Twitter) et Facebook, pour réclamer son arrestation.

Hervé Bopda a, lui aussi, saisi la justice « pour diffamation de nom par voie de communication électronique et complicité de menace de mort », comme on peut le lire dans sa plainte datée du 23 janvier. Sa plainte vise notamment la députée Nourane Foster, la chanteuse Kareyce Fotso, ainsi que « les lanceurs d’alerte et autres » dont il ne cite cependant pas le nom. Il affirme que son « nom » et sa « personnalité » font l’objet « d’un lynchage dans le réseau social Facebook », et réclame par conséquent qu’une « enquête soit ouverte » contre tous les noms cités dans sa plainte.

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