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Université de Bertoua : un enseignant menacé de sanction après avoir proposé une épreuve sur la fraude à la Présidentielle de 2018

by Theophile
Université de Bertoua

Suite à la proposition d’un examen sur la fraude électorale, un professeur de l’université de Bertoua risque des poursuites pénales. Le chef de département de la nouvelle université érigée dans la région du Soleil Levant a été obligé de donner un avis technique sur le sujet proposé aux étudiants, afin d’éviter la foudre sur son jeune collègue.

Lors d’une interrogation de rattrapage, le Dr. Michel Oyane, enseignant de Master I en sciences politiques, a soumis à ses étudiants une question pour le moins audacieuse. La question portait sur l’élection présidentielle camerounaise de 2018, déclarant Paul Biya, candidat du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), vainqueur avec 7128 suffrages exprimés.

« L’élection présidentielle camerounaise de 2018 a eu pour vainqueur Paul Biya, candidat du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) avec 7128 des suffrages exprimés. Selon vous, ce succès est dû à la force de ce parti politique ou plutôt à la fraude électorale du système gouvernant », a demandé Docteur Michel Oyane à ses étudiants. Cette question a suscité des inquiétudes au sein de la faculté de science juridique et politique, amenant le doyen à solliciter l’avis technique du chef de département.

Répondant à l’interpellation de sa hiérarchie, le chef de département semble visiblement voler au secours de son jeune collègue qui pourrait subir les affres de son doyen.  « Précisions d’entrée de jeu qu’à ce niveau d’étude master, où les étudiants sont supposés déjà être outillés à la méthodologie de la recherche et d’analyse politique », écrit le chef de département. « Il est attendu donc de l’étudiant qu’il réponde à la question en l’inversant. Dans une première partie, il montrera que l’argument de la fraude électorale est une grammaire rhétorique toujours mobilisées par les acteurs non vainqueurs dans un contexte général africains, où les victoires des partis au pouvoir sont toujours soupçonnées, même lorsqu’elles sont sincères.

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Dans une seconde partie, il est attendu de l’étudiant qu’il présente les critères et les atouts qu’un parti politique doit avoir pour gagner une élection. C’est alors qu’il vérifiera ces critères et atouts dans le cadre du RDPC », a ajouté le chef de département. Sa conclusion est d’ailleurs sans appel. « L’étudiant n’ayant pas assisté au cours ne peut comprendre ce sujet que comme au quartier ».

Cette déclaration laisse entendre que la question exige une compréhension approfondie des cours dispensés pour y répondre de manière adéquate. Il est important de noter que cette controverse n’est pas la première du genre dans les universités camerounaises. L’université est généralement considérée comme un lieu apolitique où tous les sujets devraient être abordés sans tabou. Cependant, cet incident souligne que même dans un environnement académique, les questions politiques peuvent déclencher des débats passionnés et des préoccupations quant à la neutralité de l’enseignement.

En effet, Il faut noter que ce n’est pas la première fois qu’une épreuve crée des polémiques au sein d’une université au Cameroun. Ce qui ne devrait d’ailleurs pas exister, pour la simple raison que l’université est un lieu apolitique où il n’y a pas de sujets tabous.

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