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Les Centrafricains ont voté sans l’explosion de violence redoutée

by Theophile

L’explosion de violence redoutée n’a pas eu lieu dimanche lors du premier tour de la présidentielle. Les observateurs redoutent cependant que nombre d’électeurs n’aient pu voter dans ce pays occupé aux deux tiers par des groupes armés.

Les groupes rebelles en Centrafrique mènent une offensive contre le régime du président sortant et favori Faustin Archange Touadéra. Ils avaient juré, il y a neuf jours, de «marcher sur Bangui» pour empêcher le scrutin présidentiel, mais ils ont finalement été tenus à distance de la capitale de ce pays parmi les plus pauvres au monde, en guerre civile quasi ininterrompue depuis huit ans.

Ils n’y sont pas parvenus grâce au renfort de centaines de paramilitaires russes, soldats rwandais et Casques bleus de la force de maintien de la paix de la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca).

«Globalement le vote a eu lieu et les électeurs sont venus. Il y a eu un engouement (…) malgré des petits soucis sécuritaires dans quelques endroits», a indiqué en fin de journée à l’AFP Momokoama Théophile, rapporteur général de l’Autorité Nationale des Élections (ANE). Un satisfecit contesté par les experts et des observateurs dépêchés pour surveiller le scrutin.

Calme jusqu’à la fermeture

Bangui, la capitale de la République centrafricaine, est restée calme jusqu’à la fermeture, en fin d’après-midi, de la plupart des bureaux de vote. De très nombreux Casques bleus et soldats centrafricains et rwandais ont patrouillé dans tous les quartiers et des blindés blancs de la Minusca surmontés de mitrailleuses ont protégé les bureaux de vote.

«À Bangui, cela a l’air de bien se passer mais le gros point noir, c’est que les gens ne votent pas du tout dans plusieurs localités. Nous sommes complètement aveugles sur la situation en dehors de la capitale», estimait un observateur de l’UE en soirée, sous couvert de l’anonymat.

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Car loin de la capitale, des combats sporadiques ont lieu depuis neuf jours. Des incidents épars ont été rapportés dimanche et des milliers de personnes ont été empêchées de voter ou privées de leurs cartes d’électeur jamais arrivées en raison de l’insécurité, selon des responsables locaux et de l’ONU anonymes.

Ainsi, dans le nord-ouest, à plus de 500 km de Bangui, des rebelles ont saisi du matériel électoral à Koui, menacé de tuer des agents électoraux à Ngaoundaye, et quiconque ira voter à Bocaranga, comme dans de nombreuses autres bourgades, selon des responsables locaux et de l’ONU sous couvert de l’anonymat.

Légitimité en question

Dans ce contexte, la question de la légitimité des futurs élus – le président et 140 députés – est déjà posée quand une partie importante de la population n’a pu voter, ou le faire librement et sereinement, en dehors de Bangui, selon les experts et l’opposition.

«Il y a le discours lénifiant qui dit que tout se passe bien à Bangui et on oublie tout le reste. Les groupes armés ont pris en otage la population», estime pour l’AFP Roland Marchal, du Centre de recherches internationales (Ceri) de Sciences Po à Paris. «Ces élections sont partielles, non crédibles et ne respectent pas les standards internationaux», renchérit Thierry Vircoulon, de l’Institut français des relations internationales (Ifri).

L’opposition avançait en ordre dispersé, avec pas moins de 15 candidats, face à un Touadéra qui a, selon les experts et les diplomates, toutes les chances d’obtenir un second mandat. Les premiers résultats partiels sont attendus le 4 janvier et définitifs le 19. Un second tour éventuel est prévu pour le 14 février.

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AFP/NXP

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