Situé en plein cœur du Sahel, le Niger est un vaste territoire désertique doté d’une population de quelque 20 millions d’habitants, avec une croissance démographique parmi les plus élevées au monde. Riche en uranium, le pays a une histoire jalonnée de coups d’État depuis l’indépendance de cette ex-colonie française en 1960.
Depuis samedi matin, l’Union européenne (UE) a suspendu immédiatement toute aide au Niger, après que le général Abdourahamane Tiani s’est déclaré chef du pays à la suite d’un coup d’État militaire. Les chefs militaires ont d’abord annoncé un coup d’État à la télévision nationale jeudi, déclarant que cela était dû à la « détérioration continue de la situation sécuritaire et à la mauvaise gouvernance économique et sociale ».
« En plus de la cessation immédiate de l’aide budgétaire, toutes les actions de coopération dans le domaine de la sécurité sont suspendues indéfiniment avec effet immédiat », a déclaré le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, dans un communiqué. En tant que l’un des principaux bénéficiaires de l’aide étrangère, l’UE a alloué 503 millions d’euros (environ 330 FCFA).
Alors que d’autres dirigeants mondiaux ont condamné la situation actuelle, notamment le président kenyan William Ruto, qui a publié un communiqué de presse vendredi après-midi, les premières réactions sur les réseaux sociaux et au Niger semblent être plus favorables.
« … Et appelez à la libération immédiate du président… » Vous appelez en tant que qui ? Au nom de qui appelez-vous ? Qui vous a demandé d’appeler ? De quelles armes disposez-vous pour garantir l’appel ? » un utilisateur des médias sociaux a réagi à la déclaration de Ruto.
Des rapports locaux indiquent que vendredi soir, le gouvernement militaire par intérim a donné à l’ancien ministre nigérien des Finances, Mamadou Diop, 48 heures pour rendre compte du manque de fonds publics ou faire face à la mort par peloton d’exécution.
« Ci-dessous, le ministre des Finances du Niger pleure après qu’on lui ait dit de choisir la mort par peloton d’exécution ou de rendre compte du milliard de dollars dépensé sous sa direction. Nigeria, quand un « rédempteur » viendra-t-il nous sauver ainsi ? Un utilisateur nigérian de Twitter a déclaré.
Un autre, « un ministre des Finances de la République du Niger s’est vu accorder 48 heures par les dirigeants du coup d’État pour rendre compte de tous les fonds volés au peuple ou faire face à la mort par peloton d’exécution. Je souhaite que le Kenya tienne les dirigeants responsables de cette façon ».
« Le ministre des Finances du Niger pleure-t-il ? 48 heures c’est même trop. Quand il pillait, les larmes n’étaient pas près de lui.
Les Nigériens sont également descendus dans la rue avec de nombreuses vidéos montrant des coups et des jets de pierres sur des politiciens qui faisaient partie du gouvernement du président Bazoum.
