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Assemblée nationale : Cavaye Yéguié Djibril « la transition est sans objet au Cameroun »

by Theophile
Cavaye Yeguie Djibril, président de l'Assemblée nationale

« Une transition au Cameroun, pourquoi faire ? N’est-ce pas là, un débat sans objet ? » Ce questionnement de Cavaye Yeguié Djibril est intervenu hier vers la fin de son allocution de clôture de la première session ordinaire de l’année législative 2024.

Lors de la clôture de la session de mars à l’Assemblée nationale, le président Cavaye Yéguié Djibril a vivement critiqué les appels à une transition politique au Cameroun. Alors que le débat sur cette question divise l’opinion publique à moins de 20 mois de l’élection présidentielle, le très honorable PAN a défendu fermement l’idée que le Cameroun n’a pas besoin d’une transition. Pour lui, les propositions de transition formulées récemment par des personnalités politiques comme le député Jean-Michel Nintcheu et l’ancien candidat à la présidentielle Olivier Bile sont un signe de faiblesse et ne feront que semer le trouble. Pour Cavaye Yéguié Djibril, ces alliances « participent de l’activisme et de l’agitation, pire, de la politique politicienne qui n’apportent rien ».

Pour bien illustrer le hors propos de tels projets, le président de la Chambre basse du Parlement cite l’Afrique où ils ont été appliqués. « Les transitions en Afrique, nous les connaissons et nous savons où elles sont, ainsi que dans quelles circonstances souvent douloureuses elles ont été mises en place », développe-t-il. Il croit d’ailleurs savoir que « toutes sont intervenues à la faveur d’une panne, j’allais dire d’une rupture du pouvoir en place. Elles sont, selon le cas, adulées, tolérées ou acceptées par le peuple (…) »« Leur principale marque déposée est la prise du pouvoir par », accuse Cavaye Yéguié Djibril qui rejette dès lors de telles intentions, parce que la transition « met généralement entre parenthèses les institutions », lorsque celles-ci sont supposées défaillantes.

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Or d’après le « très honorable » député-président de la Chambre, cette situation ne correspond pas à la réalité du Cameroun dont les « institutions (sont) solides (et) fonctionnent harmonieusement ». « C’est dire que le Cameroun n’est nullement en panne. Le pouvoir est en place et conduit sereinement les affaires de la République », conclut-il avant d’interroger : « une transition au Cameroun, pour quoi faire ? N’est-ce pas là un débat sans objet ? »

Cavaye Yéguié Djibril, installé au perchoir depuis 1992, a soutenu que les transitions en Afrique, qui ont souvent été mises en place dans des circonstances difficiles, ont tendance à affaiblir les institutions en place. Or, selon lui, les institutions au Cameroun sont solides et fonctionnent efficacement. Il a donc rejeté catégoriquement l’idée d’une transition, affirmant que le pays est en ordre et que le pouvoir en place gère les affaires de manière stable.

Cette position du président de l’Assemblée nationale est en ligne avec la position du gouvernement, qui a récemment interdit les activités de certains mouvements politiques prônant une transition politique au Cameroun. Cependant, tous les députés ne partagent pas l’avis de Cavaye Yéguié Djibril. Certains, comme le député UDC Koupit Adamou, ont critiqué le manque d’activité parlementaire au cours de la session de mars et ont qualifié le discours de clôture du président de l’Assemblée de pure diversion.

En effet, cette sortie du président d’une des Chambres du Parlement se situe en droite ligne de la position du gouvernement sur la question de la transition. Position déjà indiquée par le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, lorsque le 12 mars dernier, il interdisait d’activités les mouvements Alliance politique pour le changement (APC) du député Jean-Michel Nintcheu et Alliance pour une transition politique au Cameroun (ATPC), du professeur Olivier Bile. Ces projets politiques tentaient de fédérer des forces politiques autour de la préparation d’une période de transition ou encore d’une candidature unique de l’opposition dès la prochaine élection présidentielle prévue en octobre 2025.

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