50 millions d’euros soit environ 32,775 milliards de Fcfa. C’est le montant que l’Autriche a décidé d’octroyer au Cameroun pour la construction des Centres de formation professionnelle (CFP).
L’annonce a été faite en début du mois au terme d’une séance de travail entre la société autrichienne Vace Système Technik Gmbh Linz supervisée par Horst Bernard et Issa Tchiroma Bakary, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle. « Ce projet sera réalisé avec l’apport d’une technologie de pointe pour permettre aux apprenants d’en sortir directement opérationnels pour services dans les grandes entreprises, même occidentales, sans nécessaires remise à niveau », s’est voulu optimiste, le Minefop dans les colonnes de Cameroon Business Today.
Selon le membre du gouvernement, la première phase du partenariat tissé avec l’ingénieur autrichien va consister à mettre en place, 05 contres de formation professionnelle. Des sources proches du dossier soufflent que les premiers bâtiments seront implantés dans les régions du Centre, Est et la partie septentrionale du pays. « Le gouvernement est passé à la vitesse supérieure pour ce qui est de la mise en place des centres de formation professionnelle. Nous voulons qu’il y ait suffisamment dans les différents arrondissements du pays…Le minimum qu’il faut investir pour disposer d’un centre de formation professionnelle se situe entre 5 et 6 milliards de Fcfa. C’est cet investissement que nos partenaires autrichiens et turcs actuellement, comme d’autres hier et probablement de nombreux autres dans le future, nous apportent », a poursuivi Issa Tchiroma Bakary.
Le Cameroun compte 360 arrondissements, multiplié par le minimum de 5 milliards, on serait à un besoin global de plus de 2 000 milliards pour atteindre l’objectif visé par le Minefop. Or, le département ministériel reçoit généralement une maigre enveloppe budgétaire. Pour preuve, en 2023, le Minefop a bénéficié d’un budget de 25,6 milliards de Fcfa soit les 0,04% du budget établi à 6 726,9 milliards de Fcfa conformément à la loi de finance rectificative.
Ces chiffres viennent conforter ceux de l’Observatoire national de l’emploi et de la formation professionnelle(Onefop) pour qui, entre 2020-2021, « l’électricité est la commodité la plus présente dans l’ensemble des CFP, soit 48,15%. Toutefois, son accès reste faible en ce sens que plus de la moitié des CFP n’y ont pas accès. Cette situation est plus préoccupante dans le public, où seulement 24,83% des CFP publics sont électrifiés. Seulement 30% des CFP disposent d’une connexion internet avec moins de 3% de CFP publics, pourtant très importante pour l’essor de la formation professionnelle », note le rapport avant de poursuivre : « la formation professionnelle dans le public est largement dominée par les Section Artisanale Rurale et Section Ménagère, « SAR/SM » (96,64%). Sur les 288 SAR/SM existantes, seulement 103 prennent en compte l’orientation dans leur dispositif d’orientation, soit 35,76%. 5 existants prennent en compte l’orientation professionnelle ».
Du reste, on attend la transformation de ces établissements d’enseignement secondaire public situés dans les zones rurales en centres de formation aux métiers modernes, à en croire les assurances du Minefop en février dernier. La problématique de la nécessité d’accentuer la formation professionnelle se pose donc au moment où les pouvoirs publics continuent la sensibilisation auprès des entreprises qui emploient la main d’œuvre étrangère irrégulière, de régulariser son personnel sous peine d’exclusion du territoire.
ecomatin