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Guerre au Soudan: le camp al-Burhan pose ses conditions pour un cessez-le-feu

by Theophile
Des Soudanais qui ont fui le conflit dans la région soudanaise du Darfour, traversant la frontière entre le Soudan et le Tchad à Adré

Alors que le pays est en guerre depuis 10 mois entre les paramilitaires FSR et l’armée, cette dernière a listé ses demandes pour mettre fin au conflit. Jeudi 15 février, le lieutenant-général Shams Eddine Kabashi, numéro deux de l’armée, a tenu un discours sans concession devant ses troupes à Kosti, dans le sud du pays.

Devant la 18ᵉ division d’infanterie de l’armée, Shams Eddine Kabashi a montré l’intransigeance des forces soudanaises. « Il n’y aura aucun processus politique sans un cessez-le-feu signé selon nos conditions », a déclaré le lieutenant-général.

Première exigence  : les FSR doivent évacuer les zones résidentielles, bâtiments publics et privés, afin de rejoindre des centres de cantonnement.  Ensuite, il faut un accord militaire intégrant les paramilitaires au sein de l’armée, un obstacle très sérieux puisque juste avant la guerre, les négociations entre les deux parties étaient bloquées sur ce point – le général Hemedti, chef des FSR tirant justement son pouvoir de l’existence des paramilitaires. Enfin, l’armée ajoute que si une solution militaire est trouvée, un processus politique pourra commencer. Shams Eddine Kabashi a ainsi plaidé pour une participation de tous, or de nombreux partis refusent par exemple l’implication de l’ancien parti au pouvoir NCP. « Si les exigences des forces soudanaises ne sont pas satisfaites, la guerre continuera », a prévenu le numéro 2 de l’armée. 

Une rhétorique sans concession qui ne suscite pas l’optimisme, mais qui survient au moment où l’armée tente de reprendre l’initiative. Elle a enregistré plusieurs succès sur le terrain depuis le début d’une offensive mi-janvier. Son chef, le général al-Burhan, a également réalisé des déplacements à l’étranger pour consolider ses soutiens internationaux.  

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La guerre au Soudan entre l’armée régulière du général al-Burhan et les forces paramilitaires du général Hemedti a fait des milliers de morts et 5 millions de déplacés, depuis son début le 15 avril 2023. Plus de 420 000 personnes ont franchi la frontière avec le Tchad où autorités et ONG peinent de plus en plus en accueillir dans des camps de déplacés.  Quelque 80 % des enfants soudanais réfugiés au Tchad souffrent de malnutrition sévère. Les structures de santé et notamment les services pédiatriques sont surchargés, déplore Martin Radjabo de Médecins sans frontières (MSF). « On n’est pas capable d’absorber toute l’urgence, ce qui fait que quand vous arrivez, il n’y a pas de latrine, il n’y a pas d’eau, pas d’infrastructures, il n’y a rien, même pas à manger pour certaines personnes. Les ONG sont dépassées », résume-t-il. Les organisations humanitaires au Tchad ont reçu seulement 20% des aides financières nécessaires pour répondre à la crise soudanaise.

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