L’élimination prématurée de Coton Sport de Garoua dès les 32e de finale de la Coupe du Cameroun a provoqué une vague de colère chez les supporters, qui veulent le départ de l’entraîneur Daniel Bréard.
Le champion de la saison dernière, qui règne sans partage sur le football local depuis près de deux décennies, a été évincé le 15 mai à Bertoua (région de l’Est) par Épervier d’Ebolowa, un club de division régionale équivalant à la troisième division. La nouvelle a été un choc pour les supporters de Coton Sport. « L’équipe est rentrée hier. Il y aura une réunion du bureau avant que le club ne se prononce publiquement sur cette élimination », déclare Adama Saliou, le chef de la cellule de communication de Coton Sport le 17 mai. Cependant, plusieurs membres du principal groupe de supporters du club n’ont pas attendu la décision de la direction pour réclamer le départ de Daniel Bréard, l’entraîneur.
Arrivé il y a un an, Daniel Bréard est devenu la cible principale des critiques. Ses choix tactiques, jugés trop audacieux, sont notamment remis en question. La décision de repositionner Patient Wassou, l’un des meilleurs milieux de couloir du championnat camerounais, en attaquant de pointe, a particulièrement suscité l’incompréhension. Les résultats décevants de Coton Sport cette saison n’arrangent rien. Éliminé dès le premier tour de la Ligue des champions de la CAF et de la Coupe du Cameroun, le club a également perdu son titre de champion en Elite One au profit de l’étonnant Victoria United. La direction de Coton Sport n’a pas encore officiellement réagi à l’élimination du club en Coupe du Cameroun. Cependant, la pression des supporters est forte et il est possible que Daniel Bréard soit limogé dans les prochains jours.
Il reste à voir si les responsables du club accéderont à la demande de nombreux supporters de remplacer Daniel Bréard. Pour Ferdinand Paldou, un journaliste qui suit Coton Sport depuis des années, le problème réside ailleurs, notamment dans la gestion des effectifs. Il estime que le club laisse souvent ses joueurs partir trop tôt à l’étranger, affaiblissant ainsi l’équipe sans bénéficier de ces jeunes espoirs qui sombrent généralement. Ferdinand Paldou cite les exemples de Djawal Kaiba, Félix Oukine ou plus récemment Éric Moursou, parti pour Valenciennes en France. Autant de joueurs prometteurs qui s’éloignent des feux de la rampe.