Face à l’insuffisance des moyens financiers alloués au ramassage des ordures dans la ville de Yaoundé, la capitale camerounaise, le maire de la ville, Luc Messi Atangana, envisage l’instauration d’une taxe à laquelle seront assujettis les producteurs des ordures, selon le principe du pollueur-payeur, a-t-on appris au cours d’une réunion de concertation organisée le 11 juillet 2023. « C’est ce qui se fait dans d’autres pays, mais qu’on n’applique pas encore chez nous », explique le magistrat municipal.
En effet, selon Jean-Pierre Ymele, le directeur général de la société Hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam), citant une étude de la Banque mondiale, la ville de Yaoundé a besoin d’un minimum de 15 milliards de FCFA chaque année, pour assurer le ramassage des ordures. Mais, par an, le gouvernement camerounais n’alloue qu’un budget d’un peu plus de 4 milliards de FCFA pour cette activité. Ce qui représente 85% de l’enveloppe globale, dont les 15% restants sont complétés par la Communauté urbaine de Yaoundé, la super-mairie de la capitale.
De surcroît, la part mise à disposition par le gouvernement est souvent débloquée avec retard, engendrant très souvent des grèves à répétition des employés de la société Hysacam, l’entreprise qui, jusqu’à une date récente, détenait encore le monopole du ramassage des ordures dans le pays. Un monopole brisé depuis quelques mois à Yaoundé notamment, avec le recrutement de la société Thychlof Sarl.
Le maire de la ville ambitionne d’ailleurs de recruter de nouveaux opérateurs, au regard du volume sans cesse croissant des ordures produites dans la capitale, en raison de la poussée démographique et de l’extension de la ville. « Hysacam lui-même avoue qu’il est débordé par le volume d’ordures », confie le maire de la ville.
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