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Cameroun-OTS/Maroua : un enseignant gréviste convoqué par la gendarmerie pour « incitation à la grève »

by Theophile
Lycée de Kakataré, à Maroua

Issiakou Malam Issa, enseignant au Lycée de Kakataré, à Maroua (région de l’Extrême-Nord) a déféré à la convocation du gendarme Bekono, de la brigade de recherches de la compagnie de gendarmerie de la ville.

L’enseignant a été convoqué pour sa participation au mouvement de revendication On a trop supporté (OTS) lancé par ce corps de métiers pour revendiquer le payement de leurs droits. Joint au téléphone par SBBC, Issiakou Malam Issa révèle que le commandant Bekono lui a fait savoir qu’il est convoqué pour « incitation à la grève ».

L’officier gendarme avoue ne pas avoir agi de son propre chef. « On m’a montré votre photo et on m’a dit que c’est vous qui organisez la grève au lycée, que vous êtes parmi les leaders du mouvement », aurait-il fait savoir à l’enseignant. Ce dernier indique que c’est sa hiérarchie qui a saisi la gendarmerie. Il rapporte d’ailleurs l’embarras du gendarme Bekono qui dit n’être ni pour, ni contre la grève, lui-même ayant des frères enseignants.

Issiakou Malam Issa révèle que l’échange a été cordial. L’enseignant a cependant, sur les conseils de ses collègues, refusé de signer le procès-verbal de l’audition. Car, plusieurs autres enseignants du lycée sont venus soutenir leur collègue à la brigade de gendarmerie. Ils ont été rejoints par ceux du Lycée bilingue de Maroua. « Le commandant nous a demandé de partir. Il voulait se débarrasser de nous parce qu’il y avait déjà affluence ».

Des faits corroborés par Apollinaire Loumgue, enseignant du Lycée bilingue de la ville venu soutenir son confrère. Ce dernier dit être dans le collimateur des autorités pour sa participation à la grève. « On nous a dit que nous serions bientôt convoqués nous aussi », déclare-t-il à SBBC.

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Mais pour les deux enseignants, pas question de céder aux intimidations, « OTS c’est jusqu’à la gare », lance Issiakou.

SBBC

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