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Cameroun-Education: le gouvernement promet 96 milliards aux enseignants en grève

by Theophile
enseignants en grève au Cameroun

Le gouvernement camerounais a promis une enveloppe financière de 96 milliards aux enseignants grévistes pour l’année 2024.

Le ministre des Finances a présenté cette semaine à l’Assemblée une enveloppe de 96 milliards de francs CFA pour les enseignants en 2024. De quoi répondre en partie aux préoccupations des enseignants, selon le gouvernement. Des enseignants du public qui se mobilisent de la maternelle au lycée depuis la rentrée dans le cadre du mouvement «OTS». Cette annonce de 96 milliards vient s’ajouter à une série de « séances de travail avec les autorités » et un premier rendez-vous au secrétariat général de la présidence. Mais c’est une réponse insuffisante, selon le Syndicat des enseignants du Cameroun pour l’Afrique.

Pour l’heure, cette annonce est prise avec pincettes au sein des états-majors des centrales syndicales. Et pour cause, ces derniers accusent le gouvernement de jouer à la montre en leur demandant plus de patience dans la résolution de leurs revendications. « Le gouvernement est dans une politique d’atermoiements et d’usure. C’est la même chanson que l’on nous répète « le gouvernement n’a pas de moyens, soyez patients »… », a déclaré à RFI, Samory Touré Tenkeng, secrétaire national chargé de la communication du (SECA).

« le gouvernement est dans une politique d’atermoiements et d’usure. C’est la même chanson que l’on nous répète “le gouvernement n’a pas de moyens, soyez patients“… » Pour le secrétaire national du SECA, Judaime Yannick Tickwe, « le gouvernement a toujours demandé de patienter, mais on se demande depuis trente ans, on fait que patienter. D’où les slogans “on a trop supporté, on a trop attendu”. C’est pour dire qu’on n’en peut plus, c’est le ras-le-bol. » « Ils ne veulent rien faire, regrette Samory Toure Tenkeng. Le gouvernement paie une dette qu’il a créée, il essaie de donner l’impression qu’il règle un problème. Mais il continue d’accumuler des avancements non payés. Du côté syndical, un bloc revendique les meilleures conditions de vie pour les enseignants. Un autre qui demande le forum national sur l’éducation. Mais sur le plan de la dette, tous revendiquent la même chose. »

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« C’est un peu comme quand vous ouvrez un robinet pour ouvrir un seau et que le seau est percé en bas et qu’il coule au même débit que l’eau qui entre, estime Judaime Yannick Tickwe. Vous n’allez jamais finir avec la dette. Beaucoup d’enseignants qui sortent sur le terrain des écoles normales ne sont pas directement pris en charge, ne sont pas payés pendant plusieurs années. Ça fait une dette. Il y a d’autres actes de carrière qui font office de compléments de salaire qui devraient être payés soit tous les deux ans, soit avec les allocations familiales, mais qui ne sont pas payés. Tant qu’ils ne sont pas payés, la dette de l’État continue à s’accroitre. » Le représentant syndical estime que les 96 milliards promis par le gouvernement sont pas une réponse satisfaisante. « Il va payer 96 milliards mais sur combien ? Combien est-ce que l’État camerounais doit effectivement aux enseignants ? Il ne dit pas cela. Est-ce que l’État est effectivement en train de payer sa dette lorsque, pendant qu’il paye cette dette-là, il accumule une autre dette vis-à-vis des enseignants ? », s’interroge-t-il.

Au Cameroun, la rentrée scolaire est toujours perturbée par une grève d’enseignants regroupés au sein du mouvement « On a trop supporté » (OTS). Les grévistes ont annoncé le prolongement de leur mouvement de débrayage dans la plupart des établissements publics du pays. La principale revendication demeure le relèvement de leur traitement salarial.

La grève qui a débuté depuis le 4 septembre 2023 a reconduit un mode opératoire déjà éprouvé l’année dernière : les enseignants sont bien présents dans leurs établissements scolaires respectifs, au primaire comme au secondaire, mais dans les salles de classe où les attendent les élèves, c’est « craie morte », et ce, avancent-ils, jusqu’à la satisfaction de leurs revendications qui, là aussi, sont identiques à celles formulées depuis février 2022.

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