Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement a signé ce mardi 7 janvier 2025, un communiqué, où, il donne la position du gouvernement camerounais sur les récentes sorties de plusieurs leaders religieux.
Le porte-parole du gouvernement réagit à une polémique provoquée, il y a quelques jours, par la sortie de quelques prélats catholiques sur une probable candidature du président Paul Biya à la prochaine élection présidentielle, prévue en octobre prochain. Ces prélats se sont clairement prononcés contre cette candidature, chacun en prononçant une homélie. Face à cette levée de boucliers vu comme un affront au sein de l’opinion, René Emmanuel Sadi a choisi de calmer le jeu. « Le gouvernement tient à rappeler que le Cameroun est un État laïc où les religions cohabitent en bonne intelligence et entretiennent des relations harmonieuses avec les pouvoirs publics », fait savoir le porte-parole du gouvernement.
René Emmanuel Sadi a précisé que le gouvernement considère les prises de positions « tranchées » de certains membres du clergé catholique sur une candidature du président Paul Biya comme relevant de « pures supputations ». « Le président Paul Biya a déjà dit lui-même qu’en temps opportun, il fera savoir s’il se porte ou non candidat à cette élection », a rappelé le ministre Sadi.
Voici l’intégralité du communiqué du gouvernement.
« DECLARATION DE CERTAINS EVEQUES DE L’EGLISE CATHOLIQUE ROMAINE AU SUJET DE L’ELECTION PRESIDENTIELLE DE 2025 AU CAMEROUN
Depuis quelques jours, plus précisément à la suite du message de fin d’année du Chef de l’Etat à la nation, l’on a pu noter çà et là, diverses réactions de nos concitoyens à travers les médias conventionnels et les réseaux sociaux, dont celles de quelques prélats de l’Eglise Catholique, en rapport avec l’élection présidentielle prévue cette année.
Tout en reconnaissant le droit de tous à la libre expression de leurs opinions, dans les limites fixées par les lois de la république, le Gouvernement déplore vivement la véhémence de certaines prises de position focalisées sur le seul enjeu présidentiel et fondées sur une interprétation spécieuse et abusive des propos du président de la République.
A cet égard, il convient de rappeler que le président de la République a été investi d’un mandat de sept ans, et, à quelques mois de son terme, il lui est tout à fait loisible de rassurer ses concitoyens quant à sa détermination à l’assumer pleinement, avec la même ardeur et le même dévouement.
Par ailleurs, le Gouvernement tient à rappeler que le Cameroun est un Etat laïc où les religions cohabitent en bonne intelligence et entretiennent des relations harmonieuses avec les pouvoirs publics.
C’est dire qu’il n’existe aucun conflit entre le Gouvernement et les confessions religieuses, en l’occurrence l’Eglise catholique.
De même, le Gouvernement réaffirme que le Cameroun se veut une démocratie et un Etat de droit où les citoyens, quels qu’ils soient, peuvent s’exprimer librement et faire connaître leurs points de vue sur les grands enjeux de la nation.
Aussi, le Gouvernement considère-t-il que les prises de position tranchées de quelques autorités religieuses sur la prochaine présidentielle, positions qui relèvent manifestement de pures supputations, n’engagent que celles-ci et ne sauraient en rien, ni mettre en cause les relations entre l’Etat et les confessions religieuses, ni influer sur le libre choix des Camerounais qui sauront, le moment venu, se déterminer en toute souveraineté et en toute responsabilité.
Au demeurant, s’agissant de son éventuelle candidature à la présidence de la République, le président Paul Biya a déjà dit lui-même qu’en temps opportun, il fera savoir s’il se porte ou pas candidat à cette élection.
Ce qui rend désormais superfétatoire toute polémique sur cette question.
Le Gouvernement invite donc les uns et les autres à s’en tenir à cette réponse, en même temps qu’il demande à toutes celles et tous ceux qui aspiraient à la fonction présidentielle, de se préparer, du mieux possible, à prendre part à une élection dont il travaille, avec les structures compétentes, à garantir le bon déroulement dans un climat de sérénité, de transparence et de paix.
Le ministre de la communication
Porte-parole du Gouvernement
René Emmanuel Sadi »