« Les documents établissant une Cour pénale africaine doivent être ratifiés dès que possible par les pays du continent afin de pouvoir prendre leurs propres décisions sur l’émission de mandats, et non suivre la CPI »
Alors que l’Afrique du sud est dans une sorte de dilemme avec le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale contre le président russe Vladimir Poutine, l’ancien président du pays Thabo Mbeki, estime que le continent africain doit se doter au plus vite de sa propre Cour pénale, pour éviter des imbroglios comme celui touchant Poutine.« Les documents établissant une Cour pénale africaine doivent être ratifiés dès que possible par les pays du continent afin de pouvoir prendre leurs propres décisions sur l’émission de mandats, et non suivre la CPI », a ainsi affirmé l’ex-dirigeant à l’occasion de la journée de l’Afrique, selon la SABC. Une solution qui éviterait les casse-têtes juridiques, comme celui survenu après la délivrance d’un mandat d’arrêt de la CPI contre le Président russe Vladimir Poutine, estime Mbeki.
La décision de créer une Cour pénale africaine a été prise au sommet de l’Union africaine en 2014, mais n’a pas encore été mise en œuvre. Un retard malheureux, qui laisse le continent enchaîné aux seules décisions de la CPI, une cour qui, depuis sa création, n’a de cesse que de traquer les dirigeants ou autres leaders de pays africains et en développement. Une Cour qui ne s’intéresse pas aux crimes pourtant très odieux, de grandes puissances finançant ce tribunal.
Pretoria explore désormais différentes pistes pour permettre à Vladimir Poutine de prendre part au sommet des BRICS, prévu à Durban en août prochain, envisageant par exemple un évènement mixte, à la fois en ligne et en présentiel. De son côté, Thabo Mbeki, souligne l’impasse dans lequel se trouve son pays, à cause des engagements pris auprès de la CPI.« Je ne pense pas que le gouvernement sud-africain acceptera un jour d’arrêter Vladimir Poutine en raison de notre participation à la CPI. Je suis certain que nous ne pouvons pas dire au président Poutine ‘je vous en prie, venez en Afrique du Sud’ et ensuite l’arrêter. En même temps, nous ne pouvons pas lui dire ‘venez en Afrique du Sud’ et ne pas l’interpeller, car ce faisant, nous enfreignons notre propre loi, et nous ne pouvons pas agir comme un gouvernement anarchique », explique-t-il ainsi.