Accueil » Sécurité » Tunisie : le Cameroun organise le retour volontaire de ses ressortissants face à la montée de la xénophobie

Tunisie : le Cameroun organise le retour volontaire de ses ressortissants face à la montée de la xénophobie

by Theophile
l’ambassade du Cameroun en Tunisie

Depuis le début du mois de février en cours, une vague de répression vise les ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne en Tunisie.

Dans un communiqué le 22 février, l’ambassade du Cameroun en Tunisie invite ses ressortissants « au calme et au respect des lois locales en vigueur » dans ce pays d’Afrique du Nord. La publication de ce communiqué fait suite « aux appels à l’organisation de mouvements de protestation relayés par les réseaux sociaux en réaction à l’actualité du moment en République tunisienne », écrit le chef de mission diplomatique, Samuel Djobo, sans préciser la nature de ladite actualité. Aussi, « Les compatriotes peuvent se rapprocher de la chancellerie pour tout besoin d’information et/ou procédure dans le cadre de d’un retour volontaire », informe l’ambassadeur du Cameroun en Tunisie.

Sur les réseaux sociaux, les appels à la haine et aux meurtres contre les Noirs se multiplient, exacerbés par le discours tenu par le président tunisien, Kaïs Saïed, lors d’une réunion de sécurité nationale mardi dernier. Au cours de cette réunion, le dirigeant tunisien a notamment accusé les migrants subsahariens d’être à l’origine des « crimes » et de la « délinquance » dans son pays et annoncé des « mesures fortes » contre l’immigration.

Selon RFI, 400 Subsahariens ont été interpellés depuis le 16 février. Selon France 24, ils seraient plus de 300 ressortissants subsahariens, « dont des enfants et des étudiants », qui ont été placés en garde à vue dans plusieurs villes tunisiennes entre les 14 et 16 février. Difficile cependant de savoir si des Camerounais figurent parmi les personnes arrêtées, l’ambassade n’ayant pas communiqué à ce sujet. Mercredi, l’Association des étudiants et stagiaires africains en Tunisie (Aesat) a, via un communiqué, conseillé aux étudiants noirs « de ne plus sortir même pour aller en cours, sauf cas de force majeure jusqu’à ce que les autorités nous rassurent et assurent notre protection effective face à ces dérapages et agressions ».

LIRE  L'ancien candidat à l'élection présidentielle tunisienne, Nabil Karoui, arrêté en Algérie

L’association dénonce un « climat de plus en plus anxiogène sur les réseaux sociaux avec la circulation de fausses informations visant les personnes à la peau noire sans distinction ». Mercredi soir, le porte-parole de la présidence tunisienne, Walid Hajjem, a déclaré à la télévision que la Tunisie n’est pas contre la présence de ressortissants subsahariens sur son territoire comme les étudiants, touristes et patients, à condition qu’ils soient « soumis aux lois tunisiennes », rapporte RFI.

TU POURRAIS AUSSI AIMER

Leave a Comment