Les troupes de la 6e brigade de l’armée nigériane/secteur 3, opération Whirl Stroke (OPWS), ont arrêté quatre membres du groupe rebelle ambazonien de la République du Cameroun dans l’État de Taraba, a rapporté le média nigérian Channels TV.
Dans une opération d’envergure menée le 18 décembre dernier, les forces armées nigérianes ont porté un coup dur à un réseau de trafiquants d’armes lié aux séparatistes d’Ambazonia. Quatre individus présumés membres de ce groupe rebelle ont été arrêtés dans un hôtel de Takum, dans l’État de Taraba, alors qu’ils procédaient à un échange d’armes à feu contre du cacao avec des complices nigérians. Selon le capitaine Oni Olubodunde, porte-parole de la 6e brigade de l’armée nigériane, cette opération, fruit d’un renseignement précis, a permis de mettre au jour une activité criminelle transfrontalière qui alimentait la violence dans la région. Les suspects, interpellés lors d’une perquisition, ont reconnu leur appartenance au groupe rebelle et leur implication dans le trafic d’armes.
Olubodunde Oni, a déclaré dans un communiqué que lors de l’interrogatoire initial, les suspects ont avoué faire partie du groupe rebelle impliqué dans la prolifération d’armes en échange de cacao avec leurs collaborateurs nigérians. Quatre téléphones portables ont été récupérés auprès des suspects qui sont en détention et font l’objet d’une enquête plus approfondie.
Les séparatistes d’Ambazonia, qui luttent pour la sécession des régions anglophones du Cameroun, ont noué des liens étroits avec des groupes séparatistes nigérians, notamment ceux du Biafra. Cette collaboration a facilité la circulation d’armes et d’hommes entre les deux pays, exacerbant les tensions et les violences dans la région. Cette crise, initialement basée sur des revendications corporatistes des avocats et enseignants, bascule progressivement vers des revendications sécessionnistes fortes en raison des réponses jugées insuffisantes du gouvernement, du refus d’ouvrir un débat sur le retour au fédéralisme et de nombreuses violations des droits humains par les forces de sécurité camerounaises. Depuis 2017, les séparatistes ont pris les armes et la guerre s’est installée dans cette partie du Cameroun.