Cette décision a été prise le 26 juillet dernier lors du conseil de cabinet présidé par le Premier ministre, chef du gouvernement camerounais.
Le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a présidé un Conseil de Cabinet le 25 juillet 2024. Il en est ressorti que l’absentéisme et l’indiscipline sont identifiés comme des problèmes majeurs qui minent l’administration publique camerounaise. « L’absentéisme et l’indiscipline sont des maux qui minent l’administration publique camerounaise. Aux grands maux de grands remèdes. Des mesures sont prises pour lutter efficacement contre ce phénomène qui tend à se métastaser. C’était le principal sujet inscrit à l’ordre du jour du Conseil de Cabinet que j’ai présidé ce 25 juillet 2024 », a déclaré le Chef du gouvernement.
Le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, Joseph Le , a annoncé une politique de tolérance zéro à l’égard des absences irrégulières. Dorénavant, tout agent public dont l’absence non justifiée dépasse 30 jours sera radié de la Fonction publique. « Dès qu’un agent public n’aura pas été à son poste de travail pendant 30 jours, il mérite tout simplement une révocation ou un licenciement. Il existe beaucoup d’autres mesures qui sont contenues dans le Statut général de la Fonction publique et dans un certain nombre de textes particuliers. Le salaire est la compensation d’un travail fait, pas d’un travail à faire. Donc, absentéisme, indiscipline, il faut que ça cesse », a affirmé le ministre à l’issue du conseil de cabinet le 25 juillet dernier.
Cette mesure, adoptée lors du Conseil de Cabinet, manifeste la résolution du gouvernement à renforcer la discipline au sein de l’administration publique. L’objectif est de combattre de manière efficace l’absentéisme chronique, souvent responsable de multiples défaillances et d’une réduction de la productivité. Les conséquences de cette nouvelle norme ne se limiteront pas aux structures individuelles, mais auront également un impact sur le pays dans son ensemble.
Cette initiative devrait améliorer la qualité des services administratifs, contribuer à une augmentation des revenus et participer au développement de chaque secteur d’activité. Tandis que les syndicats et les fonctionnaires sont invités à prendre acte de cette nouvelle réglementation, le MINFOPRA rassure que la norme a été définie en considérant des cas spécifiques. La mise en œuvre de cette règle gouvernementale est maintenant entre les mains des fonctionnaires, qui seront observés de près pour leur adhésion à cette directive.
Sur 8 766 cas d’absences irrégulières signalées, 7 133 personnels n’ont pas pu justifier leur absence, selon les autorités. En conséquence, ces agents sont soit radiés, soit en cours de radiation des effectifs de la Fonction publique dans le cadre de l’opération de comptage physique des personnels de l’État. Cette opération, lancée en 2018, vise à identifier et à expurger du fichier solde de l’État tous les agents publics y émargeant irrégulièrement du fait d’une absence non justifiée, d’une démission ou d’un décès non déclaré. Actuellement, tous ces agents sont suspendus de solde, apprend-on.
Joseph Le a rappelé le cadre général de cette obligation de présence au poste de travail. Ainsi, au terme de l’exploitation cumulative des articles 27, 29 alinéas 2, 36 et 105 du décret no 94/199 du 07 octobre 1994 portant statut général de la fonction publique, modifié et complété par le décret no 2000/287 du 12 octobre 2000, tout agent de l’Etat est appelé à servir et à se consacrer personnellement au service, étant entendu que la rémunération allouée est la contrepartie de sa prestation professionnelle. Dans ce sillage, l’absence irrégulière au poste constitue une faute susceptible de sanction.