Felix Mbayu, ministre délégué aux Relations extérieures, a annoncé le 15 novembre que la possibilité d’extradition du séparatiste Ayaba Cho Lucas vers le Cameroun est écartée. Selon SBBC, cette déclaration a été faite lors d’une rencontre avec les membres de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
« Au stade actuel des coopérations judiciaires, il n’en existe aucune entre le Cameroun et les pays où résident les séparatistes, comme la Norvège », a-t-il affirmé, selon le rapport de la commission. Il répondait ainsi à cette préoccupation des députés en marge de la défense du projet de loi portant ratification de l’adhésion du Cameroun à l’Organisation de la coopération islamique, visant à renforcer la lutte contre le terrorisme international.
En clair, l’absence d’un cadre juridique entre Yaoundé et Oslo empêche que ce Camerounais d’origine soit jugé à Yaoundé pour son implication présumée dans le conflit qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis 2017. Cela explique pourquoi, jusqu’à présent, les autorités camerounaises n’ont pas introduit de demande d’extradition auprès de la Norvège.
Lucas Ayaba Cho, qui a été arrêté en Norvège le 25 septembre dernier, est impliqué dans des allégations de crimes contre l’humanité et est actuellement maintenu en détention préventive après des accusations portées par un avocat spécialisé dans la traque des leaders séparatistes. Bien qu’il soit d’origine camerounaise, il détient également la nationalité allemande et dirige l’Ambazonia Defence Force, responsable de plusieurs violentes actions dans les régions anglophones du Cameroun.
Sa détention préventive a déjà été prolongée deux fois, la justice norvégienne la justifiant par la crainte que le leader séparatiste, s’il est libéré, puisse effacer des preuves ou influencer des témoins. Outre la prolongation de sa détention, Ayaba Cho Lucas est interdit de communiquer avec l’extérieur. Selon Jeune Afrique, il encourt jusqu’à trente ans de prison. « Cho Lucas Yabah restera en détention jusqu’au 14 janvier 2025 », peut-on lire dans une copie du compte rendu d’audience traduite par Emmanuel Nsahlaï, avocat d’un groupe de victimes du conflit qui oppose depuis 2016 l’armée camerounaise à des groupes armés dans l’ouest du Cameroun, a rapporté JA.
Même si l’extradition d’Ayaba Cho Lucas n’est pas possible pour cause d’absence de cadre judiciaire approprié, le ministre Felix Mbayu a fait savoir que « le gouvernement travaille afin que toute personne qui finance, incite et promeut les activités terroristes soit traquée partout où il se trouve », peut-on lire dans le rapport de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale.