Le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative et celui du Travail et de la Sécurité sociale ont été interpellés par le Premier ministre Joseph Dion Ngute au cours du Conseil de cabinet qu’il présidait le 28 avril 2023.
Longues procédures d’attente, des personnes qui passent d’interminables années jusqu’à décéder sans avoir eu droit à leurs pensions retraites, etc. Ces plaintes parmi tant d’autres pourraient bientôt trouver une solution si l’on s’en tient aux instructions du Premier ministre qui présidait le 27/04/2023, le Conseil de Cabinet du mois d’avril. « J’ai appelé à améliorer le processus de traitement des dossiers des personnels admis à faire valoir leurs droits à la retraite », a écrit le chef du gouvernement.
En effet, ledit Conseil se tient dans un contexte où le Cameroun comme le monde entier, s’apprête à célébrer le 01/05/2023, la 137e édition de la Fête du Travail. Sauf que, autant les travailleurs encore actifs formulent leurs attentes, autant ceux admis à faire valoir leurs droits à la retraite, réclament leurs droits. A ce sujet, le gouvernement reconnaît que le traitement diligent des actes de la retraite est compromis entre autres par « les retards dans la mise à jour des carrières, la conservation inadéquate des archives, la rigidité et l’obsolescence de certaines dispositions juridiques qui sont en déphasage avec le contexte socioéconomique». A ceci s’ajoute la lenteur dans le traitement des dossiers à cause de l’usage manuel.
Face à ces goulots d’étranglement qui durent depuis des lustres, une batterie de mesures et recommandations ont été prises, axées sur la dématérialisation des procédures. En attendant que celles-ci montrent efficacité, elles consistent tout de même à optimiser l’application du nouveau Sigipes dans toutes les administrations. En plus, « le chef du gouvernement a demandé au ministre du Travail et de la Sécurité sociale, d’accompagner la mise en place par la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS), d’un système d’identification à distance des pensionnés, suivant un mécanisme offrant une sécurité maximale », lit-on dans le rapport ayant sanctionné les travaux. Pour le secteur privé en particulier, Grégoire Owona, Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale du Cameroun demande aux employés de se rassurer que l’argent qui leur est prélevé chaque fois, est reversé à la CNPS.
Pour Joseph LE, ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra), il faut actualiser ces « textes obsolètes » qui datent « des années 1970 ». Ce qui revient concrètement à « supprimer certaines pièces non pertinentes et moderniser le système de liquidation des droits et de prendre en compte de nouveaux âges de départ à la retraite » passés à 60 ans pour le personnel des catégories A et B et de 55 ans pour les C et D depuis le 1er janvier 2021.
Dans un environnement où le nombre de retraités croit au fil des ans, il est impératif que ces paroles passent aux actes. Car, selon Le diagnostic du système de retraite de l’administration publique camerounaise, produit par le Minfi, l’effectif des retraités a connu un accroissement annuel moyen de 3,8% entre 2010-2020, passant de 106 269 à 153 941. Au mois de décembre 2020, la masse des pensions versées aux bénéficiaires (210,4 milliards de FCFA) est constituée de 82,2% de pensions de retraite, 13,9% de pensions de réversion et 3,9% de pensions d’invalidité.
Pour mémoire, depuis le 1er août 2020, les pensions de vieillesse, d’invalidité et de décès ont été revalorisées de 20% sur décision du président de la République.
EcoMatin