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Présidentielle de 2025: Trois évêques du grand nord critiquent sévèrement le régime Biya

by Theophile
Mgr Barthélémy Yaouda Hourgo

Il s’agit de Mgr Samuel Kleda, archevêque métropolitain de Douala, Mgr Emmanuel Abbo, Évêque de Ngaoundéré et Mgr Yaouda Hourgo, Evêque de Yagoua. Dans leurs homélies de circonstance, pour la fin de l’année 2024, ils demandent une forme de transition politique.

Une onde de choc traverse le paysage politique camerounais alors que trois éminents prélats de l’Église catholique, tous originaires du Grand Nord, prennent publiquement position contre le régime de Paul Biya. Cette contestation sans précédent marque un tournant dans les relations entre l’Église et le pouvoir en place. En tête de file de cette fronde historique, Mgr Samuel Kleda, Archevêque métropolitain de Douala, s’est prononcé de manière claire contre une éventuelle nouvelle candidature du président Biya. Ses propos, empreints de gravité, rappellent une réalité implacable : “Nous sommes des êtres humains. À un moment donné nous quittons ce monde, nous ne pouvons pas faire des miracles.

Mgr Emmanuel Abbo, Évêque de Ngaoundere, se penche sur les mauvaises conditions de vie des camerounais et dénonce une forme de répression de la liberté d’expression des citoyens qui vivent dans les conditions déplorables.   « Comment est- il possible que l’appel désespéré des camerounais ne poussent pas les responsables de ce pays à mettre fin aux souffrances des camerounais ? Et la plus grande des souffrances est qu’on interdit aux camerounais d’exprimer leurs souffrances », déplore-t-il.

L’évêque de Yagoua, Mgr Barthélémy Yaouda Hourgo n’a pas encore ravalé sa bile contre le régime de Yaoundé, après ses propos tenus à la veille de l’année 2025. Pour le prélat, Paul Biya n’est plus l’homme de la situation au Cameroun. Sur les antennes d’Equinoxe Tv, ce jeudi soir, l’évêque est resté droit dans ses bottes. « Trop C’est trop. La guerre au Nord-Ouest il suffit seulement d’un petit truc on aurait fini. Ici on a Boko Haram. Pourquoi on incite toujours le chef de l’Etat à être candidat. Nonnnn. Tu peux donner la machette ou la houe à ton père d’aller à pieds à 1km pour aller travailler au champs? C’est quoi ces Camerounais-là. Et on nous dit seulement de prêcher la paix. Les gens en ont marre », a-t-il fulminé.

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Rappelons que Mgr Barthélémy Yaouda Hourgo, évêque de Yagoua lors de la célébration de la Saint-Sylvestre le 31 décembre dernier avait d’abord craché le feu sur le régime Biya : « On ne va pas souffrir plus que ça encore. On a déjà souffert. Le pire ne viendra pas. Même le Diable qu’il prenne d’abord le pouvoir au Cameroun et on verra après ».

Sur une autre candidature de Paul Biya, plus de 91 ans dont 41 au pouvoir, comme président de la République, l’intervention de ces dignitaires religieux, traditionnellement mesurés dans leurs prises de position politique, marque une rupture significative avec la réserve habituelle de l’Église catholique. Elle témoigne d’une exaspération grandissante face à la gouvernance actuelle et pourrait catalyser un mouvement plus large de remise en question du pouvoir en place. Cette fronde épiscopale intervient dans un contexte de tensions sociales et politiques croissantes, où la question de l’alternance au sommet de l’État devient de plus en plus pressante.

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