La filiale nigérienne d’Orano, spécialiste français du combustible nucléaire, va “suspendre” sa production d’uranium au Niger à partir du 31 octobre, a annoncé le groupe évoquant une situation “fortement dégradée”, ont rapporté des médias français.
Le groupe nucléaire français Orano a annoncé l’arrêt de sa production d’uranium au Niger à partir du 31 octobre, invoquant une situation « très dégradée » et son incapacité à fonctionner. Dans une déclaration vendredi, la porte-parole du groupe français Orano, a indiqué que les difficultés financières croissantes de la filiale minière d’Orano, Somair, ont « contraint l’entreprise à suspendre ses opérations » dans la région d’Artlit, au nord du Niger. L’entreprise est dans le pays sahélien depuis 1971.
La production de concentré d’uranium cessera à partir du 31 octobre, Orano n’ayant pas pu exporter le produit, en partie à cause de la fermeture de la frontière entre le Niger et le Bénin côtier, a indiqué l’entreprise. Malgré tous les efforts déployés auprès du régime militaire pour tenter de résoudre la situation et obtenir des licences d’exportation, « toutes nos propositions sont restées sans réponse », a déclaré la porte-parole. « L’entretien continuera, mais il n’y aura plus de production », a-t-elle ajouté.
Plus tôt cette année, Orano avait déclaré que le coup d’État au Niger avait entraîné l’arrêt des importations de matières essentielles nécessaires à l’exploitation de l’uranium dans la mine de Somair d’Orano, telles que le carbonate de soude, le carbonate, les nitrates et le soufre. Selon Orano, Somair est la seule mine d’uranium en activité au Niger.
Le gouvernement nigérien, dont le chef Abdourahamane Tiani a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en juillet 2023, a clairement indiqué qu’il réviserait les règles régissant l’extraction de matières premières par des entreprises étrangères. En juin, la junte nigérienne a révoqué le permis d’exploitation d’Orano sur la mine d’Imouraren, située sur l’un des plus grands gisements d’uranium au monde, mais où l’exploitation avait été interrompue. Puis, en juillet, la société canadienne GoviEx Uranium a annoncé que la junte avait retiré sa licence pour la mine d’uranium de Madaouela, portant un coup dur au développement de l’un des plus grands projets d’uranium au monde.