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Monument « Patriote » : le coup de gueule d’Ebenezer Njoh Mouelle

by Theophile
Ebenezer Njoh Mouelle

Selon l’ancien ministre de la Communication, l’on continue de confondre “joyaux architecturaux” avec “architecture futuriste”.  

Après avoir regardé les comptes-rendus de l’inauguration, le 17 mai dernier, du monument « Patriote », érigé au rond-point des services du Premier ministre à Yaoundé, l’ancien ministre de la Communication, Ebenezer Njoh Mouelle, s’est offusqué du fait que « ceux qui rendent compte dans les médias de l’inauguration des bâtiments et des “monument” continuent de tout confondre avec ce que l’on entend par “joyaux architecturaux” et d’“architecture futuriste” ».  

« Qu’est-ce qu’il y a de véritablement architectural et encore moins de futuriste au rond-point des services du Premier ministre à Yaoundé et inauguré le 17 mai 2022 ? Quel niveau de connaissances culturelles le pays affiche-là ? », se demande le philosophe dans un fil de discussion authentifié sur Facebook. Des propos relayés par nos confrères de SBBC.

Lors de cette inauguration, Célestine Ketcha Courtes, la ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), a par exemple, parlé de ce monument, conçu par le maire de la ville, Luc Messi Atangana, comme d’un « ouvrage d’art » d’envergure.

Ebenezer Njoh Mouelle recommande de faire « attention aux automatismes verbaux qui font que tous les actes gouvernementaux sont des actes importants : importante réunion, important arrêté, important décret… ! »

Njoh-Mouelle : Eléments de biobibliographie

M. Ebénézer Njoh-Mouelle est né le 17 septembre 1938 à Wouri Bossoua, village situé à 30 km de Douala au Cameroun. Il poursuit ses études secondaires à Nkongsamba et au Lycée Leclerc de Yaoundé où il obtient le Baccalauréat en juin 1959. Une bourse d’études supérieures le conduit en France où il s’inscrit au Lycée Henri IV et prépare le concours d’entrée à l’Ecole Norma Supérieure (Rue d’Ulm). Licencié ès Lettres (Philosophie) en juin 1964, il obtient en 1965 le Diplôme d’Etudes Supérieures de Philosophie, et commence, sous la direction du Pr Jankélévitch, la préparation d’une thèse de doctorat de 3è cycle sur « Bergson et l’idée de profondeur », thèse soutenue en juin 1967. De retour au Cameroun en octobre 1967, il est nommé Chargé d’Enseignement à l’Ecole Normale Supérieure de Yaoundé. En octobre 1968, il devient Directeurs des Etudes de cette institution, charge qu’il assume jusqu’au premier octobre 1972, date à laquelle il est promu Directeur de l’Enseignement Supérieur au ministère de l’Education Nationale. Au début des années 1990, il fait partie des intellectuels qui vont connaître une ascension fulgurante dans les instances supérieures du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir). Pendant deux ans (1990-1992), il va occuper le poste de secrétaire général du Comité central de ce parti. Il devient député en 1997 et ministre de la Communication en 2006.

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Parmi ses principaux ouvrages, on peut citer :

  • De la médiocrité à l’excellence, Yaoundé, Clé, 1970 ;
  • Jalons. Recherche d’une mentalité neuve, Idem ;
  • Jalons II. L’africanisme aujourd’hui, idem, 1975 ;
  • Développer la richesse humaine, idem, 1980 ;
  • Considérations actuelles sur l’Afrique, idem, 1983 ;
  • Jalons III. Problèmes culturels, idem, 1986 ;
  • Député de la nation, Yaoundé, PUCAC, 2001 ;
  • La philosophie est-elle inutile ?, Yaoundé, Clé, 2002 ;
  • Philosophes du Cameroun, Yaoundé, PUY, 2006 ;
  • Discours sur la vie quotidienne, Yaoundé, Afrédit, 2007.

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