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Monnaie:La réforme du Franc CFA en débat

by Theophile
Célestin Tawamba

Le Colloque sous-régional de haut niveau «Monnaie et développement en Afrique centrale», organisé par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), s’est ouvert le jeudi 17 novembre à Libreville. Deux jours durant, universitaires et praticiens du monde de la finance, de l’économie, de la communication, de la société civile ont passer en revue, la situation économique, financière et monétaire dans la zone au prisme de la monnaie qu’est le franc CFA. Les travaux ont été ouverts par le ministre gabonais de l’Économie, Nicole Janine Lydie Roboty-Mbou.

Les 17 et 18 novembre 2022 la capitale Gabonaise a abrité un colloque sur la monnaie et le développement en Afrique centrale. La rencontre avait pour objectif, de proposer aux chefs d’État de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale des pistes de solutions sur les conditions et le cadre d’une nouvelle coopération monétaire avec la France.

Au cours de cette rencontre en présence des enseignants d’universités, des praticiens du monde de l’économie, des finances et la société civile, ministre gabonais de l’Économie Nicole Jeanine Roboty Mbou a souligné que : « Cibler de façon précise et réaliste les mécanismes opérationnels à mettre en place ou la mutation institutionnelle à opérer en vue de proposer un schéma approprié conduisant à l’évolution de la monnaie comme demandé par l’instance décisionnelle de la Cemac ».

Pour Daniel Ona Ondo, président de la Commission Cemac, le schéma conduisant à l’évolution de la monnaie commune demandé par les chefs d’État se rapporte à « l’évolution des principaux mécanismes actuels de la coopération monétaire avec la France à savoir : la garantie de convertibilité illimitée par la France de la monnaie émise par la Beac, le franc CFA, la fixité du taux de change, la liberté de transfert entre pays membres de la BEAC et la France et la centralisation des réserves auprès d’un compte d’opérations ouvert au Trésor français », a-t-indiqué.
 
Cette rencontre fait suite à la session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État de la zone tenue le 22 novembre 2019 à Yaoundé. Au cours de cette réunion, les chefs d’État ont chargé la Commission Cemac et la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) de mener cette réflexion.

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Bilan du FCFA

Pour les enseignants des universités et d’autres économistes présents à ce colloque, le bilan du FCFA 60 ans après les indépendances exige en effet de mener cette réflexion. « On sort un peu perdant de cette coopération. Puisque quand on met les choses sur la balance, le côté rouge qui indique les pertes est dominant. On n’a pas vu les échanges s’intensifier, on n’a pas vu les investissements entre les pays s’intensifier, on n’a pas vu les institutions gagner en qualité. Donc, globalement, à part la stabilité macroéconomique, le tableau qui ressort de ce bilan est négatif », a affirmé Dieudonné Mignamissi, agrégé des sciences économiques.

Célestin Tawamba, président du Gicam, affirme que : « Nous souhaitons qu’au cours de ce colloque, les véritables problèmes que peut générer le FCFA en termes de frein au développement de l’économie puissent être soulevés et débattus. Parce que nous estimons qu’aujourd’hui, la structuration du FCFA, même si elle a un certain nombre d’avantages, affiche également beaucoup d’inconvénients. Et au-delà de ces inconvénients qu’on peut estimer, liés à l’accord de coopération monétaire, il y a aussi et surtout, les problèmes liés à la gouvernance de cette monnaie.
 
Au regard de ce qui précède, les Africains estiment qu’il faut simplement se débarrasser du FCFA et créer une monnaie propre aux pays de la zone franc, capables d’appuyer et de soutenir les efforts d’industrialisation. « Sortir du franc CFA est une décision. Mais, est-ce que c’est possible ? Il faut étudier ensemble les stratégies de sortie puisqu’on est un ensemble de pays », poursuit Dieudonné Mignamissi. Pour d’autres, il faut simplement engager des réformes en profondeur des principaux mécanismes de fonctionnement de l’espace monétaire.

Les propositions faites par les experts au cours de ce colloque seront consignées dans un rapport qui sera remis au président de la Commission qui, lui, se chargera de le transmettre aux chefs d’État de la zone

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