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Me Alice Nkom sur l’affaire Mimb : «Je n’ai jamais appris qu’un rapport sexuel entre un homme et une femme qui sont d’accord est un délit»

by Theophile
Me Alice Nkom

Pour Me Alice Nkom, l’affaire portée devant les juridictions de notre pays qui concerne Martin Camus Mimb, Wilfrid Eteki et Malicka Bayemi ne devrait même pas l’être.

Le 18 août 2021, le journaliste Martin Camus Mimb et ami Wilfried Eteki, accusés d’atteinte à l’intimité de la jeune Malicka Bayemi et écroués à la Prison centrale de New-Bell à Douala, ont comparu pour la troisième fois au Tribunal de première instance de Bonanjo. Et au terme de l’audience, l’affaire a été reportée au 8 septembre 2021.

Un état de fait qui a amené la défenseuse des droits de l’homme à revenir sur cette affaire qu’elle considère comme  inique . Pour Me Alice Nkom, l’affaire portée devant les juridictions de notre pays qui concerne Martin Camus Mimb, Wilfrid Eteki et Malicka Bayemi ne devrait même pas l’être. L’une des raisons étant qu’il s’agit tous de personnes majeures, qui ont eu un rapport sexuel consenti.

«Il ne faut pas être sorti de l’université de Soa pour constituer une collégialité. Et pourquoi même une collégialité ? C’est une affaire simple, c’est un flagrant délit ordinaire. Pourquoi il y a une collégialité ? Ce sont eux qui ont voulu donner de l’épaisseur à une affaire qui n’en avait pas. D’abord je n’ai jamais appris qu’un rapport sexuel entre un homme et une femme qui sont d’accord et qui sont adultes pouvait être constitutif d’un délit. Malicka est majeure. Les garçons sont majeurs. Ils ont fait leurs choses là-bas. Je ne vois pas pourquoi ça devait donner lieu à quoi que ce soit, ni pourquoi le procureur générai devait intervenir, ni pourquoi Yaoundé devait donner des instructions, ni pourquoi le ministre (de la Femme et de la Famille) devait se lever pour s’immiscer dans le quotidien du fonctionnement de la justice. Je pense que c’est là le nœud du problème», a-t-elle déclaré dans une interview parue le 24 août 2021 dans les colonnes de notre confrère Le Jour.

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 «Un juge n’a pas à lire les journaux pour juger, sinon ce n’est pas la peine qu’il soit juge. Sinon il nous laisse là-bas dans nos réseaux sociaux et on discute. Il n’a même pas à évoquer ça, encore moins les gens de Yaoundé qui donnent des ordres. Aujourd’hui il faut questionner l’état de droit et le fonctionnement – disons le dysfonctionnement – de la justice au pays. Et il faut que chaque Camerounais réalise qu’il est en danger si c’est comme ça que la justice fonctionne», a poursuivi Me Alice Nkom.

Pour mémoire, le journaliste Martin Fleur Mimb Hiol, alias Martin Camus Mimb, et son ami »Wilfrid Etéki Otabela, sont poursuivis pour « atteinte à l’intimité de la vie privée par voie électronique et publications obscènes et complicité » sur la jeune Malicka Bayemi.

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