Alors que le réseau routier national est devenu un véritable mouroir du fait de nombreux et récurrents cas d’accidents qui endeuillent les familles camerounaises, la gendarmerie nationale entend sécuriser l’avant-pendant et l’après rentrées scolaires. Elle exhorte tous les usagers à respecter la signalisation routière, pour arrêter les effusions de sang sur nos routes.
Samedi 14 septembre 2024, sur l’axe routier N°4 Yaoundé-Bafoussam près d’une vingtaine d’officiers de la gendarmerie sont à pied d’œuvre. Ils sont du détachement « Bravo » et aux côtés du Commandant Robert ABAT MBENG, ils mènent une campagne de prévention routière qui a débuté il y a de cela deux jours (jeudi 12 septembre 2024). Ladite campagne est une instruction du Secrétaire d’Etat à la Défense (SED) en charge de la gendarmerie, Yves Galax Etoga. On apprend qu’à cette période de rentrée scolaire, il a requis de ses collaborateurs une mobilisation accrue sur le terrain et la répression des usagers fautifs de la route. Car, il convient de le préciser, la phase de sensibilisation a pris fin.
Vous êtes flashé pour excès de vitesse, on vous le fait payer dans un poste aménagé à cet effet non loin de la route. Vers là se dirigent tous les chauffeurs épinglés, parce que roulant à tombeau ouvert, nous indique-t-on. Petite curiosité, personne de retourne de là comme il est parti. « Qu’est-ce que vous voulez savoir, et si je suis content d’avoir dépensé 25 000, cher monsieur, ne me compliquez pas davantage la vie. Merci », nous lance en partant, un chauffeur d’une agence de voyage en provenance de Bafoussam. Derrière lui, plusieurs autres indélicats de la voie publique s’apprêtent à laisser leurs plumes pour n’avoir pas respecté la limitation de vitesse, conformément à la signalisation routière.
« En cas de non-respect de cette signalisation, l’usager est soumis à une des deux sanctions. Soit il paie l’amende, on lui délivre une quittance. S’il n’a pas de l’argent on procède à son audition, on établit le procès-verbal que nous allons laisser au territorialement compétent afin qui l’achemine au parquet territorialement compétent également. En cas récidive, nous procédons à la saisie matérielle du permis de conduire. Monsieur le SED le transmet au ministère de transports… », explique le Sous-Officier Abat Mbeng Robert, Commandant du Peloton routier Motorisé de Bafia, le Chef de mission du « Détachement Bravo », qui couvre l’axe Yaoundé-Makénéné. En dehors de Balamba, cette mission de prévention routière possède un autre poste à Kon-Yambetta, à des kilomètres de là. Pour passer ici, il faut montrer patte blanche au cours d’un contrôle mené par des fins limiers de la gendarmerie.
« Je n’ai pas de soucis avec le contrôle. C’est bien, c’est plus sécurisant pour la population« , affirme un chauffeur de l’agence Blue Bird. « La campagne de sécurité routière est une très bonne chose parce que les gendarmes contrôlent les pièces du véhicule comme la visite technique, l’assurance etc. Ils regardent aussi si tu as mis la ceinture de sécurité, si tu as ta boîte de premier secours qui est très importante en cas de souci« , témoigne Richard Ndah usager habituel de l’axe Yaoundé-Bafoussam qui se dit toujours heureux de tomber sur le poste de contrôle.
En sa qualité de chef de mission de la campagne de la prévention routière en cours sur l’axe routier N°4, le Commandant Robert ABAT MBENG fait le point. Nous vous proposons ci-dessous quelques extraits de notre entretien.
Reporter: qu’est-ce qui motive la tenue de cette campagne de prévention routière sur l’axe Yaoundé-Bafoussam?
Commandant Robert ABAT MBENG: M. le SED (Secrétaire d’Etat à la Défense) a instruit avec fermeté que nous veillons à ce que les chauffeurs respectent la signalisation routière qui se trouve horizontalement ou verticalement sur la chaussée. De là le phénomène accidentogène baissera voire même finira. On finira par ne plus enregistrer les cas d’accidents sur notre axe d’autant plus que la rentrée scolaire se couvre avant, pendant et après. Là maintenant nous sommes sur la phase après les rentrées scolaires…Ici les infractions les plus fréquentes sont le non-respect de limitation de vitesse.
C’est vraiment regrettable parce que jusqu’à présent certains comprennent le but de notre présence sur l’axe et certains s’obstinent à ne vraiment pas causer avec cette signalisation qui se trouve horizontalement ou verticalement sur la chaussée. En cas de non-respect de cette signalisation, il y a deux options. L’usager seul choisit. Soit il paie l’amende on lui délivre la quittance. S’il n’a pas d’argent, on procède à son audition, on établit le procès-verbal que nous allons laissé au territorialement compétent afin qu’il achemine au parquet territorialement compétent également.
En cas de récidive nous procédons à la saisie matérielle du permis que M. le SED transmet au ministère des transports afin que ce permis passe à une commission et la sanction reste à la discrétion du ministre des Transports.
Reporter: rendu au 2ème jour de cette campagne de prévention routière, quel bilan dressez vous en termes d’infractions
Commandant Robert ABAT MBENG: en termes d’infraction nous sommes déjà à près de 120 infractions de quatrième classe le non-respect de limitation des vitesses depuis hier jusqu’à l’heure où nous parlons…Il y a aussi le volet des agences de voyage qui n’arrivent pas à comprendre l’importance du bordereau de chargement.
Puisque vous avez vu tout à l’heure nous avons pu constater dans le bus de l’agence Blue Bird où le passager se retrouve dans le bus alors que le ticket qu’il détient c’est pas le ticket de ce bus…Je ne le souhaite pas. En cas de sinistre il y aura problème lorsque nous allons établir le procès-verbal. Le sinistré va se retrouver en difficulté quand il faudra qu’il soit dédommagé par l’assurance.
Reporter: quels conseils la gendarmerie nationale promulgue aux usagers de la route?
Commandant Robert ABAT MBENG: Les chauffeurs doivent causer avec la signalisation horizontalement comme verticalement sur la chaussée. Parce que le non-respect ici génère une infraction très grave à l’origine d’accidents. Donc ils sont tenus de causer avec cette signalisation. De là, le phénomène accidentogène diminuera voire même finira.
