Le ministre des Sports et de l’Education physique rend hommage à Issa Hayatou, ancien professeur d’éducation physique, ancien directeur des sports, président du conseil d’administration de l’Anafoot, ancien président de la CAF.
Celui qui est décédé à Paris à l’âge de 77 ans le 8 août dernier était un véritable leader. Son ambition était de mettre le football africain au top niveau. Sa bonne gestion de la CAF entre 1988 et 2017 a porté des fruits encore palpables. Si la Coupe d’Afrique des nations menace de dépasser l’Euro en termes d’animation, c’est grâce au réformateur Issa Hayatou. Ce n’est donc pas un péché de dire que le Camerounais a redoré le blason du football africain.
Dans une déclaration empreinte d’émotion, le ministre des Sports et de l’Éducation physique, Prof. Narcisse Mouelle Kombi, a rendu hommage à cet illustre dirigeant sportif. « C’est dans l’affliction et la consternation, que nous apprenons le décès, cet après-midi, de M. Issa Hayatou, ancien président de la CAF et un temps président par intérim de la FIFA Issa Hayatou fut, au début de sa carrière, un athlète talentueux et surtout un distingué professeur d’éducation physique et sportive, qui occupa d’importantes fonctions au sein du ministère en charge des sports. Il devint ensuite le très éminent président de la Confédération Africaine de Football, qu’il marqua de son leadership charismatique, visionnaire et efficace.
Cette figure emblématique de la gouvernance sportive internationale, que le président de la République, S.E. Paul Biya, honora, entre autres, du poste de tout premier président du Conseil d’Administration de l’Académie Nationale de Football (ANAFOOT), était une personnalité magnétique et attachante. Nous avons eu beaucoup de plaisir à collaborer avec ce grand dirigeant sportif et à bénéficier de ses conseils clairvoyants, sur divers dossiers dont l’enjeu était grand pour notre mouvement sportif national. Son étoile marque le ciel de l’univers sportif camerounais et même africain, d’une belle empreinte lumineuse. Nos condoléances les plus attristées à l’ample et noble famille du Prince Issa Hayatou», a déclaré le ministre, soulignant l’importance de la contribution d’Issa Hayatou au développement du sport en Afrique.
Entre 1988 et 2017, Issa Hayatou a marqué les esprits grâce à son apport pour l’amélioration du football africain tant sur le continent qu’à l’échelle mondiale. Issa Hayatou prend les rênes de la Confédération africaine de football en 1988. Pendant 29 ans, il a réformé le football africain, notamment la prestigieuse Coupe d’Afrique des nations. En effet, lorsque le natif de Garoua arrive à la CAF, la CAN comptait huit équipes réparties en deux poules. Sa première marque dans cette instance est le passage de la CAN de huit équipes à 12 en 1992. Dans le souci de donner l’opportunité à plusieurs pays de participer à cette grande messe africaine de football, il va obtenir le passage de 12 équipes à 16 en 1996.
Les compétitions africaines vont passer de trois à une quinzaine sous son règne. Le football africain à l’ère Issa Hayatou commence à se vendre, attirant les sponsors. Hormis cela, les joueurs africains ont une visibilité dans le monde et commencent à être sollicités davantage.
La participation des équipes africaines à la Coupe du Monde
À son arrivée, seulement deux pays du continent noir avaient le droit de participer à une phase finale de Coupe du Monde. L’un de ses combats était de voir plus de deux nations représenter l’Afrique au mondial. En 1994, l’Afrique compte désormais cinq (05) représentants à la Coupe du Monde, soit trois pays de plus. Cet objectif atteint, l’ancien président de la Fécafoot couronne ses efforts en obtenant l’organisation de la toute première Coupe du Monde en Afrique. En fait, il soutient la candidature de l’Afrique du Sud pour l’organisation de la compétition en 2010. L’exploit est réussi : l’Afrique du Sud célèbre le football en 2010 sur le sol africain.
Sous son règne, le Nigéria et le Cameroun ont obtenu la médaille d’or olympique au football respectivement en 1996 et 2000. Issa Hayatou était un interminable bâtisseur du football à qui l’Afrique doit toute sa révérence.