Les chrétiens d’une église locale, l’église presbytérienne de Ntanfoang, ont déclaré que des hommes armés soupçonnés d’être des soldats ont ouvert le feu sur le bâtiment de l’église, tuant un homme et blessant leur pasteur.
Ce dimanche 22 août 2021, la messe religieuse à l’église presbytérienne de Ntanfoang, à Bali dans la région du Nord-Ouest Cameroun a mal tourné. Les chrétiens de cette église ont déclaré que des hommes armés soupçonnés d’être des « soldats » ont ouvert le feu sur le bâtiment de l’église, tuant une femme et blessant leur pasteur.
« La messe était devenu sanglant lorsqu’ils ont entendu des coups de feu, ce qui les a laissés curieux de savoir ce qui se passait.… Nous sommes cependant restés silencieux en écoutant les sons jusqu’à ce que nous entendions une dame crier. Elle avait été touchée par une balle qui avait pénétré dans le bâtiment de l’église. Un autre a tiré sur le pasteur dans sa main », raconte un témoin. La dame, révèle-t-il, est mort sur place, alors que les assaillants avançaient, tirant dans tout le village.
Corroborant l’histoire, une autre source, un proche de la femme abattue, affirme qu’il pense que la victime n’était pas visée. « C’était un tir aléatoire. Je pense qu’ils doivent avoir été après les combattants amba. La femme de mon frère est décédée immédiatement et le pasteur a été transporté à l’hôpital… », a-t-il noté.
Après l’attaque, raconte notre source, « nous, les hommes, sommes sortis de l’église en courant. Le pasteur a été transporté à l’hôpital. Au moment où nous parlons, il y a encore des coups de feu car nous les hommes sommes en fuite ».
« On entend des rumeurs selon lesquelles des hommes sont arrêtés sans discernement en ce moment… », ajoute-t-il. Les femmes et les vieillards ont été laissés avec le cadavre de la victime.
Réagissant sur ce drame, l’homme politique Akere Muna dit toute sa désolation. « La nouvelle que des fidèles d’une église de la ville de Bali, dans la région du Nord-Ouest du Cameroun, ont été abattus me dépasse. C’est ce que nous sommes devenus ! Le comportement sacrilège est maintenant la nouvelle frontière ! Mon cœur saigne pour les victimes, leurs familles et le peuple de Bali », a-t-il publié sur sa page Facebook.
« J’adresse aux familles des victimes les condoléances émues du MRC auxquelles je joins les miennes propres. En même temps, sans toutefois préjuger de l’identité des auteurs de ces crimes odieux, nous rappelons que ces atrocités commises contre des civils en zone de conflit armé constituent des crimes de guerre, sévèrement punis par la législation camerounaise et le droit international. Le MRC demande l’ouverture, sans délai, d’une enquête impartiale afin que les responsables de ces actes en répondent devant les juridictions compétentes », a indiqué de son côté Maurice Kamto.
