Accueil » Sécurité » Crise anglophone : la détention provisoire en Norvège d’Ayaba Cho prolongée

Crise anglophone : la détention provisoire en Norvège d’Ayaba Cho prolongée

par Theophile
Lucas Ayaba Cho

Lucas Ayaba Cho reste en prison en Norvège. La détention du leader séparatiste camerounais a été prolongée par le tribunal d’Oslo jusqu’en janvier 2025.

Arrêté fin septembre par les autorités norvégiennes pour incitation à la commission de crimes contre l’humanité au Cameroun, Lucas Ayaba Cho a vu sa détention provisoire prolongée, assortie d’une interdiction de communication avec l’extérieur. Il encourt jusqu’à trente ans de prison.

Outre la prolongation de sa détention, Ayaba Cho Lucas est interdit de communiquer avec l’extérieur. Selon Jeune Afrique, il encourt jusqu’à trente ans de prison. « Cho Lucas Yabah restera en détention jusqu’au 14 janvier 2025 », peut-on lire dans une copie du compte rendu d’audience traduite par Emmanuel Nsahlaï, avocat d’un groupe de victimes du conflit qui oppose depuis 2016 l’armée camerounaise à des groupes armés dans l’ouest du Cameroun, a rapporté JA.

Ayaba Cho Lucas « a nié que ses activités aient visé intentionnellement des civils » et qu’elles constituent une incitation à la commission de crimes contre l’humanité telle que définie par la loi norvégienne. Depuis l’arrestation du leader séparatiste, le gouvernement camerounais n’a pas officiellement réagi.

Dans ses déclarations, sur les réseaux sociaux notamment, Lucas Yabah Cho appelait à la violence contre les personnes perçues comme collaborant avec le gouvernement camerounais. Selon les autorités norvégiennes, cela constitue une incitation à commettre des crimes contre l’humanité. Le tribunal a également constaté que ces déclarations faisaient partie d’un schéma plus large d’attaques dirigées contre des civils dans les régions anglophones du Cameroun. Le juge s’appuie sur les déclarations publiques de ce leader séparatiste et sur les rapports des organisations de défense des droits de l’Homme pour établir un lien entre ses actions et les crimes contre l’humanité allégués.

LIRE  Cameroun-Crise anglophone : le Canada annonce un accord pour entamer « une résolution globale pacifique et politique du conflit »

Le conflit a éclaté fin 2016 dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun. Les civils sont pris en tenaille et victimes d’exactions commises par les deux camps, armée camerounaise et groupes séparatistes, selon des ONG internationales et l’ONU. Le conflit a fait plus de 6 000 morts et forcé plus d’un million de personnes à fuir leur domicile, selon International Crisis Group (ICG).

L’avocat Emmanuel Nsahlaï avait déposé plainte aux États-Unis, où il exerce, contre Lucas Cho Ayaba et l’État norvégien. Il avait également demandé une enquête au procureur de la Cour pénale internationale (CPI) en février 2024 et en avait informé l’ambassade de Norvège à Washington, qui avait assuré être « déterminée à lutter contre l’impunité des auteurs des crimes les plus graves qui affectent la communauté internationale dans son ensemble » et qu’elle coopérait « étroitement avec la CPI », selon un courrier transmis par l’avocat.

TU POURRAIS AUSSI AIMER

Laisser un commentaire