L’annonce a été faite par la direction de l’établissement le 9 novembre. Selon le communiqué, l’enlèvement a eu lieu à Baba 1, où les victimes, circulant à motocyclette, ont été interceptées par des hommes armés se présentant comme des membres des combattants d’Ambazonie.
La direction de l’Institut universitaire Saint-Laurent de Ndop a annoncé, le 9 novembre dernier, que 11 de ses étudiants et leurs encadreurs ont été enlevés par des combattants séparatistes dans la région en crise du Nord-Ouest. Selon le communiqué, le rapt s’est produit le samedi 2 novembre, vers 10 heures, lors d’une activité académique. « Les étudiants et le personnel se rendaient à motocyclette à Babessi pour un programme de sensibilisation lorsqu’ils ont été arrêtés par des combattants armés d’Ambazonie à Baba 1. Les hommes armés, qui se sont identifiés comme des membres des combattants d’Ambazonie de Baba 1, ont pris en otage les 11 étudiants et enseignants et ont disparu dans la brousse environnante », indique le communiqué.
Malgré les efforts déployés, « les demandes de libération des étudiants et du personnel, formulées par diverses parties prenantes, sont restées sans réponse », se désole la direction de l’établissement. Celle-ci ajoute que « des sources locales suggèrent que les combattants d’Ambazonie exigent une rançon ou utilisent cet enlèvement à des fins politiques ».
Les enlèvements avec demandes de rançons, autrefois concentrés dans les régions septentrionales, notamment l’Adamaoua, se sont progressivement répandus à travers le pays. Ce phénomène touche désormais les grandes villes, comme Yaoundé, où des enfants sont enlevés contre des rançons, ce qui a suscité l’inquiétude des autorités. En septembre 2023, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a ordonné aux gouverneurs des 10 régions de lui fournir un rapport détaillé sur les cas d’enlèvements pour rançons enregistrés entre le 20 octobre 2022 et le 22 octobre 2023 le sujet devait être examiné lors de la conférence semestrielle des gouverneurs en décembre de la même année. Le ministre Atanga Nji avait alors appelé à une « fermeté accumulée » pour éradiquer ce fléau du grand banditisme, dont les ramifications s’étendent parfois au-delà des frontières nationales. Cependant, il n’existe pour l’heure aucune donnée officielle sur l’ampleur exacte du phénomène.
Les établissements scolaires sont régulièrement la cible d’attaques de la part des combattants séparatistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays, qui cherchent à perturber les activités des écoles en s’en prenant aux campus ou en kidnappant des élèves et du personnel encadrant. Dans un récent rapport, l’ONU a relevé qu’au cours du mois de septembre 2024, au moins quatre attaques avaient été enregistrées : trois dans la région du Nord-Ouest et une dans le Sud-Ouest. Ces assauts ont visé aussi bien des écoles publiques, des établissements confessionnels que des écoles privées laïques.
De nombreuses organisations internationales ont souvent appelé à épargner les écoles dans le conflit séparatiste qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis 2016. En septembre dernier, les États-Unis, par le biais de leur ambassade à Yaoundé, a lancé un appel à l’arrêt de ces attaques. « Les écoles sont des sanctuaires pour l’apprentissage, et les enfants ne doivent pas être empêchés de suivre les cours », a rappelé l’ambassade, avant de condamner « toute forme de violence contre les civils ».