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Côte d’Ivoire : face à ses détracteurs, Laurent Gbagbo propose la création d’un nouveau parti

by Theophile
Laurent Gbagbo

L’ex-président ivoirien, de retour dans son pays depuis le 17 juin dernier, a organisé le lundi 09 août 2021, un comité central extraordinaire de son parti, le Front populaire ivoirien, au sein duquel une bataille pour le contrôle se poursuit entre Laurent Gbagbo et son ancien premier ministre Pascal Affi N’guessan.

Le divorce entre l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, et son ancien compagnon de route Pascal Affi N’Guessan est consommé. Lundi 9 août, M. Gbagbo a proposé la création d’un nouveau parti, laissant celui qu’il avait fondé aux mains de son ancien premier ministre.

Cette annonce, faite à l’issue d’une réunion à Abidjan du comité central du Front populaire ivoirien (FPI), fondé en 1982 par Laurent Gbagbo, entérine une rupture datant de dix ans et qui apparaissait de plus en plus ouvertement entre MM. Gbagbo et Affi N’Guessan.

L’ancien président, rentré en Côte d’Ivoire le 17 juin après avoir été acquitté de crimes contre l’humanité par la justice internationale, a eu des mots très durs à l’encontre de son ancien allié et ami. Le FPI, « notre seul instrument de lutte politique, est confisqué par M. Affi N’Guessan, et malgré les nombreuses initiatives pour le raisonner, il s’arc-boute sur sa soi-disant “légalité” », a-t-il déclaré, selon un communiqué du FPI publié à l’issue de la rencontre de ses instances dirigeantes.

M. Gbagbo, « a pris acte de la volonté et de l’obstination de monsieur Affi N’Guessan de prendre en otage le FPI, foulant ainsi au pied les années de sacrifice des militantes et militants du parti ». Mais il « n’entend pas s’engager dans une bataille juridique » avec lui et « propose donc la création d’un nouvel instrument de lutte conforme à notre idéologie et nos ambitions ».

« Une décision dictée essentiellement par la soif de pouvoir »

Un comité de préparation du congrès constitutif au nouveau parti de Laurent Gbagbo doit être mis en place pour un congrès, qui, selon une source au FPI, devrait avoir lieu en octobre.

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« En voulant créer un nouveau parti autre que le FPI, Laurent Gbagbo prend acte de la transformation historique de la vie politique en Côte d’Ivoire », a réagi auprès de l’Agence France-Presse (AFP) le politologue Jean Alabro.

« Ainsi, en réponse à ma demande d’audience, à ma volonté de dialogue en vue de l’unité du FPI, Laurent Gbagbo a choisi la rupture et la division. Il enterre l’espoir qu’avaient nos militants, nos électeurs, nos sympathisants, en l’unité de la gauche, en la réconciliation de notre famille politique », a écrit M. Affi N’Guessan, dans un communiqué transmis à l’AFP. Pour lui, M. « Gbagbo endosse de manière assumée devant nos compatriotes et devant l’histoire la responsabilité du schisme qui marque désormais l’épopée du FPI ».

Enfin, M. Affi N’Guessan a dénoncé « une décision, dictée essentiellement par la soif de pouvoir et la volonté de revanche » et assuré de sa « ferme volonté de poursuivre [sa] mission pour la renaissance du parti en vue de la reconquête du pouvoir en 2025 ».

Un divorce acté la semaine dernière

Le Front populaire ivoirien est divisé en deux camps depuis la crise de 2010-2011 qui avait fait 3 000 morts, née du refus de M. Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle face à Alassane Ouattara : le camp de Pascal Affi N’Guessan, président du FPI dit « légal » reconnu par les autorités judiciaires ivoiriennes, et celui du FPI « GOR » (Gbagbo ou rien) de l’ancien président.

Plusieurs tentatives de rapprochement de MM. Gbagbo et Affi N’Guessan ont échoué, et la semaine dernière, apprenant la convocation des instances dirigeantes du parti par M. Gbagbo, le FPI « légal » a estimé dans un communiqué que, « bien que membre fondateur du parti », Laurent Gbagbo « n’est pas le président en exercice du FPI ».

Le communiqué ajoutait que le FPI « légal » « luttera[it] de toutes ses forces contre le culte de la personnalité et l’autocratie, le chemin de la dictature ».

Depuis son retour, Laurent Gbagbo a rencontré de nombreuses personnalités, dont son vieux rival le président Alassane Ouattara, le 27 juillet au palais présidentiel d’Abidjan. Il s’était auparavant rendu à Daoukro, pour y rencontrer dans son fief un autre ancien président, actuel chef de l’opposition, Henri Konan Bédié. Mais il n’a pas rencontré son ancien compagnon de route Pascal Affi N’Guessan.

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