La reprise du trafic sur le corridor Douala-Bangui a été facilité par une rencontre entre les autorités centrafricaine et camerounaise avec les transports en grève.
Des sources proches du ministère camerounais des Transports assurent que « le blocage » sur le corridor routier Douala-Bangui est levé. Une information confirmée par le site d’information Bougna, spécialisé dans l’actualité des transports. Une victoire pour les gouvernements camerounais et centrafricains. Depuis le début de cette semaine, ils se sont impliqués pour le rétablissement du trafic sur ce corridor long de 1500 kilomètres, essentiel pour les échanges commerciaux entre les deux pays voisins.
Le ministre des Transports du Cameroun Jean Ernest Messena Ngalle Bibehé et son homologue ministre des Transports et de l’Aviation civile de la République Centrafricaine, Herbert Gontran Djono Ahaba ont fait une descente à la frontière Cameroun-RCA le mardi 03 décembre. La visite des autoirtés des deux pays avait pour objectif d’apaiser le climat de tension existant. En fait, cette séance de travail est issue de résolutions prises lors de leur précédente rencontre tenue la veille à Yaoundé.
Le lendemain, ils ont pris la route pour Garoua-Boulaï, dans la région de l’Est du Cameroun. C’est dans cette ville frontalière que les camionneurs en colère avaient décidé de faire le pied de grue pour se faire entendre. Cette grève des camionneurs a débuté il y a deux semaines. Tout est parti de l’assassinat, le 18 novembre dernier, d’un des leurs, le nommé Mohammadou Awal, en territoire centrafricain. Les auteurs de cet assassinat ne sont pas clairement identifiés, même si les soupçons se portent vers des groupes armés qui pullulent dans la partie Est de la République centrafricaine (RCA).
« Les gouvernement prend ses responsabilités »
C’est à la suite de ce drame que les camionneurs ont solidairement arrêté de traverser la frontière à Garoua-Boulaï. Ils ont adressé neuf revendications au Premier ministre camerounais, Joseph Dion Ngute. C’est de ces revendications que Jean Ernest Ngalle Bibehe et son homologue centrafricain sont allés discuter avec les camionneurs en colère à Garoua-Boulaï. Les deux ministres ont expliqué à leurs interlocuteurs que quatre des neuf revendications étaient actées. Le gouvernement centrafricain s’est engagé à rapatrier la dépouille de Mohammadou Awal, à ramener son camion à ses propriétaires, à obtenir la libération du convoyeur et à ouvrir une enquête pour clairement identifier les responsables de cet assassinat. Pour les cinq autres revendications, les discussions vont se poursuivre dans les prochains mois entre les gouvernements camerounais, centrafricains et les leaders syndicaux des camionneurs.
Douala-Bangui. 1 500 kilomètres de route en état divers. La voie d’accès à la mer de la République centrafricaine enclavée sur le continent. Ce corridor routier permet l’exportation des produits centrafricains, notamment son bois. Il est surtout la principale voie d’approvisionnement du pays, notamment en produits manufacturés, en vivres et en carburants. « Plus de 80% des biens importés sur le territoire national transitent par le port de Douala et de Kribi », précise le ministère des Finances et du budget centrafricain. Jusqu’à 1 200 camions peuvent circuler sur ce corridor chaque mois, selon le ministre centrafricain des Transports. Essentiel au quotidien des Centrafricains, le corridor est également primordial pour les finances de l’État. En 2024, la loi de Finance précisait que les droits de douanes représentaient 67 500 000 FCFA, soit près d’un quart des recettes propres de l’État.
