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Carnet Noir: décès du Premier ministre ivoirien, Hamed Bakayoko

by Theophile
Premier Ministre Ivoirien, Hamed Bakayoko

Hospitalisé depuis le début du mois de mars à l’Hôpital américain de Paris et transféré en urgence en Allemagne dans la matinée du 6, le Premier ministre ivoirien a succombé à un cancer fulgurant, ce mercredi 10 mars 2021 .

Huit mois après le décès d’Amadou Gon Coulibaly, alors Premier ministre ivoirien, des suites de maladie en France, c’est au tour de son successeur, Hamed Bakayoko 

Son état de santé s’était brusquement dégradé ces derniers jours. Souffrant d’un cancer en phase terminale et hospitalisé depuis le début du mois de mars à l’Hôpital américain de Paris, Hamed Bakayoko avait été transféré dans un état grave dans un établissement de Fribourg, en Allemagne, dans la matinée du 6 mars, pour y suivre un traitement expérimental. Il a finalement succombé, ce 10 mars, à l’âge de 56 ans.

« J’ai l’immense douleur de vous annoncer la mort du Premier ministre, Hamed Bakayoko, ce mercredi en Allemagne des suites d’un cancer », a annoncé Fidèle Sarassoro, directeur de cabinet du président ivoirien, dans un communiqué lu sur la RTI, la chaîne de télévision nationale, ce mercredi soir.

« Notre pays est en deuil », a déclaré Alassane Ouattara, dans un message publié sur les réseaux sociaux. « Je rends hommage au Premier ministre, Hamed Bakayoko, mon fils et proche collaborateur, trop tôt arraché à notre affection », continue le chef de l’État, saluant « un grand homme d’État, un modèle pour notre jeunesse, une personnalité d’une grande générosité et d’une loyauté exemplaire. »

Le tabou de la maladie

À Abidjan, c’est un nouveau choc au sommet de l’État, huit mois seulement après la mort du prédécesseur d’Hamed Bakayoko, Amadou Gon Coulibaly, d’un infarctus. Les présidents des deux chambres, Amadou Soumahoro (Assemblée nationale) et Jeannot Ahoussou-Kouadio (Sénat), ont été ou sont actuellement en Europe pour des soins. « Ceux qui occupent les postes de responsabilités de l’exécutif ne respirent pas la grande forme, euphémise le politologue Sylvain N’Guessan. Chez nous, la santé est un sujet tabou, donc les politiciens ne communiquent pas dessus, jusqu’au moment où le pire arrive. Pourtant, les Ivoiriens ont besoin de savoir ! »

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Sur les réseaux sociaux, les internautes demandent des explications, tandis que les rumeurs d’empoisonnement vont bon train. « Abobo est très calme, les gens se regroupent pour discuter, pleurer », raconte Irad, enseignante dans cette commune populaire d’Abidjan dont Hamed Bakayoko était le maire. « C’est comme si le poste était maudit ! Deux premiers ministres qui meurent en un rien de temps, ça fait mal », poursuit-elle.

Batterie de tests médicaux

Il avait été évacué en France le 18 février. Ces derniers mois, il avait contracté le Covid-19 et souffert d’une grosse crise de paludisme, mais il se disait surtout très fatigué. Lors d’un premier séjour à Paris, fin janvier, il avait effectué une batterie de tests médicaux à l’Hôpital américain sans qu’aucun diagnostic précis ne soit communiqué.

De passage à Paris début mars, Alassane Ouattara s’était rendu à son chevet. Le 3 mars, lors d’un dîner avec son homologue Emmanuel Macron à l’Élysée, le président ivoirien s’était montré préoccupé par la santé de son Premier ministre.

Prenant acte de la gravité de la situation, le chef de l’État venait de signer ce lundi deux décrets « portant intérim » d’Hamed Bakayoko, nommant Patrick Achi, secrétaire général de la présidence, à la primature et Tené Birahima Ouattara, son frère cadet par ailleurs chargé des Affaires présidentielles, à la Défense.

Pour Ouattara, l’Histoire se répète. Le 8 juillet dernier, Amadou Gon Coulibaly, son Premier ministre et dauphin désigné, mourrait brutalement à Abidjan après avoir été victime d’un malaise en plein conseil des ministres. Une semaine plus tôt, il était rentré d’un séjour médical de trois mois à Paris pour y soigner ses problèmes cardiaques.

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Fidèle lieutenant

Hamed Bakayoko avait alors été choisi pour lui succéder à la Primature, mais pas pour endosser le costume d’héritier, le président sortant préférant finalement briguer un troisième mandat malgré les critiques. Fidèle lieutenant du chef de l’État depuis plus de vingt ans, Hamed Bakayoko était devenu un membre incontournable de l’entourage d’Alassane Ouattara.

Ministre de la Défense et maire de la commune d’Abobo, il venait d’être réélu député dans sa circonscription de Séguéla sous la bannière du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Dans le camp présidentiel, il apparaissait comme l’un des plus sérieux candidats à la succession de Ouattara.

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