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Cameroun: Voici Comment un sous-préfet a tenté d’interdire une conférence de presse des leaders de l’opposition

by Theophile
Le sous préfet de Yaoundé 1er avec des leaders d'opposition

Ils étaient réunis au siège de l’UDC pour une rencontre avec les médias lorsque le sous-préfet de Yaoundé 1er s’est amené avec des forces de sécurité, intimant l’ordre de vider les lieux.

Le 31 mars 2021, les leaders politiques Maurice Kamto (MRC), Cabral Libii (PCRN), Joshua Osih (SDF), Patricia Tomaino Ndam Njoya (UDC), Pierre Kwemo, (UMS), Hilaire Dzipan (MP)… se sont retrouvés à Yaoundé. Objectif : mettre sur pied un cadre de concertation dont la finalité est l’amendement consensuel du Code électoral.

Suite à cette rencontre, les concernés avaient rendez-vous avec la presse le 1er avril au siège de l’UDC en milieu d’après-midi. Alors que l’échange devait démarrer, le sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé 1er a débarqué dans la salle. Cosmas Thierry Nama était en compagnie des éléments des forces de sécurité.

«Le sous-préfet a pris la parole pour indiquer aux organisateurs qu’il était venu savoir ce qui se passait au siège de l’UDC. Immédiatement, la présidente nationale du parti hôte de la rencontre, Hermine Patricia Tomaino Ndam Njoya, a invité avec insistance  pendant près d’une dizaine de minutes Thierry Nama à la suivre dans son bureau afin d’avoir des éclairages. Ce dernier déclinera l’offre dans un premier temps en disant qu’il préfère que cela se fasse dans la salle où étaient déjà réunis tout le monde; puis, qu’il ne la suivra pas dans son bureau sans les autres protagonistes de la conférence de presse, avant finalement de se résoudre à aller dans le bureau de Madame Ndam Njoya après un bref échange avec l’un de ses collaborateurs des services de sécurité qui avait pendant ce temps le téléphone collé  à l’oreille», relate le journaliste Éric Boniface Tchouakeu, présent au moment des faits.

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Après de longues minutes d’échanges entre le chef de terre et les leaders politiques, la conférence de presse a finalement eu lieu : «Ensuite, les autres leaders présents se sont rendus dans le bureau de la présidente de l’UDC. Une fois de retour, le député Cabral Libii, président national du PCRN, va d’abord indiquer aux journalistes restés sur place que la conférence de presse est annulée et que seule Mme Ndam Njoya accordera des interviews à la presse sur l’objet de la rencontre », relate notre confrère.

« Et à ce moment, les autres leaders s’en vont, ensuite nouveau retournement de situation; Patricia Tomaino Ndam Njoya qui parlait maintenant dans la grande salle avec le sous-préfet de Yaoundé 1er, annonce en présence de ce dernier qui n’était pas encore parti que la conférence de presse aura finalement lieu suivant le format initial», ajoute notre source.

C’est ainsi que, poursuit Éric Tchouakeu, «les leaders déjà partis sont priés de revenir. Ils reviendront tous à l’exception du 01 er Vice-Président national du Social Democratic Front (SDF), le député Joshua Osih, qui leur a indiqué qu’il était déjà très loin. On apprendra de  Mme Ndam Njoya plus tard que c’est au terme des échanges avec le préfet du département du Mfoundi, à qui  elle a révélé le contenu de leur déclaration, que la conférence de presse qui allait être interdite notamment pour défaut de déclaration à l’autorité administrative, a finalement été autorisée. Elle ajoute avoir indiqué au Préfet qu’il s’agissait d’une réunion privée au siège de l’UDC et non d’une réunion publique et qu’il ne pouvait pas mieux interpréter la loi sur les réunions et les manifestations publiques que les députés présents qui ont justement pour rôle de voter des lois».

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