Le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakary, émissaire d’une lettre y relative à ses auxiliaires datée du 5 août dernier, entend ainsi protéger le patrimoine routier de la ruine.
Depuis le 5 août dernier, le trafic des gros-porteurs, ces camions à ras bord de marchandises, est suspendu sur le tronçon de la nationale n° 1 Mora-Kousseri, dans la région de l’Extrême-Nord. C’est la substance d’une correspondance adressée par le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakary, aux préfets des départements du Logone et Chari et celui du Mayo Sava. Le patron de la région évoque le mauvais état de la route, aggravé avec le retour en force des pluies à l’Extrême-Nord.
« Face à la dégradation avancée de la route nationale n°1, tronçon Mora-Kousseri, ce qui se justifie par cette période d’abondantes précipitations dans la région de l’Extrême-Nord, j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir prendre les dispositions urgentes (…) afin de suspendre jusqu’à nouvel avis la circulation des gros porteurs sur cet axe routier qui relie le grand Sud et le grand Nord ainsi que le pays à la sous-région », lit-on dans la lettre du gouverneur.
Cette décision vise ainsi à « protéger le patrimoine routier de la ruine », précise-t-il, et à maintenir la circulation des usagers. Il pointe indirectement un doigt accusateur sur les gros porteurs, responsables selon lui de la dégradation en raison des surcharges.
Depuis plusieurs semaines, la circulation est impraticable sur le tronçon Mora-Kousseri, partie de la route Maroua-Kousseri longue de plus de 212 km. Le terrain plat de cette partie du pays ne favorise pas l’écoulement des eaux abondantes de pluies qui stagnent. À cela, il faut ajouter la forte dégradation de cette route vieille de plus de 30 ans.
Lancés en 2014, les travaux de réhabilitation de la route Maroua-Mora-Dabanga-Kousseri avaient été brutalement interrompus après l’enlèvement par Boko Haram de 10 Chinois engagés sur le chantier. Les travaux seront ensuite confiés au génie militaire, sans plus de succès. Seule la section Maroua-Mora longue de 60 km a finalement été bitumée. Notons que cette route est vitale pour les échanges entre le Cameroun, le Nigeria et le Tchad.
