Accueil » Politique » Cameroun-SDF : une trentaine de cadres du parti traîne John Fru Ndi devant la justice

Cameroun-SDF : une trentaine de cadres du parti traîne John Fru Ndi devant la justice

by Theophile
Ni John Fru Ndi, Le président national du parti SDF

32 cadres du Social Democratic Front (SDF) ont saisi le Tribunal de grande instance (TGI) de Mfou pour obtenir l’annulation d’une série de décisions adoubées par leur leader John Fru Ndi (photo). Les plaignants veulent particulièrement annuler la résolution prise pendant la réunion du Comité exécutif national (NEC) du 23 juillet 2023. Ce jour-là, cette haute instance du parti a décidé que tous les responsables du SDF absents du processus de réorganisation des instances dans les différentes régions du pays sont déchus de leur droit d’être candidat à une quelconque élection.

Pour les 32 plaignants, cette résolution est anti-statutaire. Ils convoquent pour cela les statuts du SDF. L’article 7 de ce texte prévoit que « tout membre qui est financièrement en règle avec le parti et qui est membre actif, a le droit d’être électeur lors de toute élection et est éligible à n’importe quel poste ou fonction au sein du parti ».

Ce n’est pas la première fois que cette résolution du NEC validée par le chairman du SDF crée la confusion dans les rangs de ce parti d’opposition. Ceux qui sont contre cette mesure ont toujours laissé entendre qu’il s’agit d’un subterfuge pour barrer la route au député Jean Michel Nintcheu, pressenti comme un sérieux candidat pour remplacer John Fru Ndi à la tête du SDF. Pour plusieurs connaisseurs, ce dernier a le soutien de la base et peut logiquement l’emporter face au député Joshua Osih, présenté comme le dauphin putatif du chairman. Et très proche de la secrétaire générale du parti, Adeline Lord Djomgang, qui est aussi concernée par cette plainte.

LIRE  Opinion: « On n’a jamais vu Paul Biya esquisser des pas de danse à une fête »

Sur un plateau télé l’année dernière, elle défendait cette résolution tout en assurant qu’elle allait être appliquée. Ce qui excluait derechef une conciliation entre les deux camps. Il revient maintenant à la justice de trancher. Surtout que le Congrès électif du parti est annoncé dans les prochains mois.

Militantisme

Les magistrats du TGI de Mfou doivent aussi se prononcer sur le débat inconciliable en rapport avec l’audit des comptes du parti. Les plaignants souhaitent qu’il soit désigné un expert-comptable agréé. Une proposition rejetée par le camp resté fidèle à John Fru Ndi. Une guerre de clochers qui s’est exacerbée avec la décision de John Fru Ndi de former un nouveau Shadow Cabinet (gouvernement de l’ombre). Une fois encore, les plaignants expliquent que le chairman a violé les statuts du parti.

Selon ces statuts, les membres de ce gouvernement sont désignés par le président national après une large consultation pendant laquelle on évalue la connaissance qu’ils ont du parti ainsi que leur expérience de militants. Pour les 32 plaignants, cette disposition n’a pas été respectée. Et pour ne rien arranger, ils accusent John Fru Ndi d’avoir coopté dans ce cabinet des personnes qui n’avaient encore jamais milité au sein du SDF, comme l’avocat Agbor Kongho Felix. Ce dernier a d’ailleurs décliné cette nomination. Dans une correspondance, il laisse entendre qu’il a d’autres préoccupations que le militantisme au sein du SDF…

D’autres décisions sont concernées par cette plainte déposée au TGI de Mfou, territoire de compétence de la ville de Soa où vit John Fru Ndi depuis quelques années. Parmi les plaignants qui espèrent faire annuler toutes ces décisions, on retrouve des noms connus comme le député Jean Michel Nintcheu, patron du SDF dans la région du Littoral. Mais aussi Jean Tsomelou, l’ancien secrétaire général, Étienne Sonkin, le trésorier général, ou encore Emmanuel Ntonga, qui dirige le parti dans la région du Centre.

LIRE  Quelle a été la pertinence du Sénat au Cameroun en 10 ans d’existence ?

SBBC

TU POURRAIS AUSSI AIMER

Leave a Comment