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Cameroun : Maurice Kamto accuse Elecam des manœuvres pour exclure ses électeurs des listes électorales

by Theophile
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Le candidat classé 2e à la présidentielle de 2018 accuse cette institution de procéder à une purge des électeurs en rejetant un nombre considérable d’inscriptions pour des raisons de défaut d’empreintes numériques, qu’il qualifie de « prétexte fallacieux ». Selon Maurice Kamto, plus de 73 000 inscriptions auraient été invalidées.

La révision des listes électorales pour la campagne 2024 entame la dernière étape, celle du toilettage du fichier électoral national. Mais Maurice Kamto multiplie des accusations contre Elections Cameroon. Au cours de la conférence de presse donnée le 14 novembre au siège de son parti à Odza à Yaoundé, le leader du MRC soutient que le rejet de certaines inscriptions lors du processus qui a pris fin le 31 août dernier, vise sa formation politique. L’opposant use d’arguments chiffrés pour soutenir sa position.

Depuis la clôture des inscriptions sur les listes électorales, plus de 73 mille inscriptions ont été rejetées pour défaut d’empreintes digitales. Maurice Kamto en rajoute une couche en arguant que ces rejets sont sujets à caution : « les rejets sont bien choisis et bien ciblés ». Le président du MRC poursuit : « comment expliquer que la purge électorale ne vise que les zones qui, selon le dernier scrutin électoral présidentiel, nous serait favorable ? »

Il fait tout d’abord allusion à la région du Centre, au département du Mfoundi (Yaoundé) plus particulièrement. « Le MRC a une base solide dans la capitale », soutient Maurice Kamto. Qui ajoute aussi que son parti est fortement établi dans les régions de l’Ouest et du Littoral. Les statistiques des rejets biométriques montrent bien que ces trois régions concentrent la majorité des rejets enregistrés.

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Il convient tout de même de relever que les rejets constatés ne concernent pas seulement les potentiels électeurs du MRC. D’autres partis politiques se trouvent concernés par ce manquement. Ce dernier, selon des explications tirées à bonne source, serait consécutif à l’état des kits d’enrôlement qui présentent des signes de vétusté. Au cas où les citoyens, victimes de rejets pour défaut d’empreinte ont déposé des requêtes, Elecam dispose encore de temps pour rattraper le manquement. Dans le cas contraire, leur espoir est qu’ils puissent se faire enrôler à la prochaine campagne de révision qui s’ouvre en janvier 2025.

Elections Cameroun s’est toujours défendu des accusations de fraude formulées à son encontre, en assurant que le système électoral, étant inclusif, rend toute tentative de fraude difficile. « Nous voulons avoir un fichier crédible, pour que, lorsque nous allons aux élections, ce fichier soit accepté de tous. Comme tout le monde, y compris les partis politiques, est représenté dans la commission, c’est pourquoi, malgré les critiques, ils peuvent peut-être proposer des améliorations sur la manière d’inscrire, mais pas sur les noms présents dans le fichier électoral. Notre système est conçu de manière que chacun soit responsable de ce qui est fait, que ce soit lors des inscriptions ou de la distribution des cartes électorales », déclarait en septembre dernier Éric Essoussé, directeur général des élections.

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