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Cameroun : l’archevêque Nkea appelle au respect de la vie humaine alors que les exécutions extrajudiciaires se multiplient

by Theophile
48ème session plénière des évêques qui s’est tenue à Yaoundé le 18 avril

Le président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC), Mgr Andrew Nkea, a appelé au respect de la vie humaine dans son discours d’ouverture de la 48e assemblée plénière des évêques, le 18 avril à Yaoundé.

« Nous lançons un appel très fort à tous les Camerounais pour qu’ils cessent de s’entretuer. Nous sommes tous frères et sœurs de la même patrie et enfants du même Dieu qui est notre père à tous« , a déclaré l’archevêque de Bamenda, réaffirmant le caractère sacré de la vie humaine.

Les évêques se disent attristés par les nombreuses exécutions extrajudiciaires qui ont lieu dans le pays. Ils ont cité le premier cas d’assassinat du journaliste Martinez Zogo à Yaoundé. Ils appellent au respect de la vie humaine, qui est un don de Dieu depuis la conception jusqu’à la mort naturelle.

« Au cours des derniers mois, nous avons été très attristés par les diverses exécutions extrajudiciaires qui ont eu lieu dans notre société, au premier rang desquelles le meurtre du journaliste Martinez Zogo à Yaoundé. Les évêques du Cameroun et l’Église catholique universelle ont toujours appelé tous les peuples à respecter la vie humaine, qui est un don de Dieu depuis le moment de la conception jusqu’à sa mort naturelle », a affirmé Mgr Nkea. Il rappelle que tuer une personne est un péché qui va à l’encontre du 5e commandement du Décalogue, qui stipule clairement que « Tu ne tueras pas ».  

« Nous prions et espérons que les véritables assassins de nos concitoyens seront clairement identifiés et traduits en justice conformément aux lois de notre pays », a-t-il ajouté, interpellant par là les autorités publiques. Selon le président de la CENC, la société camerounaise est marquée par « diverses souffrances ». Il évoque les crises sociopolitiques qui secouent le Cameroun, les difficultés agricoles, l’absence de routes de la ferme au marché, les tueries répétées, la pandémie de Covid-19, la cherté de la vie et autres injustices sociales. « Dans une telle atmosphère, nous devons continuer à témoigner de notre foi dans un monde qui semble avoir perdu ses repères et qui cède aujourd’hui à toutes les dérives », a-t-il dit. 

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Mais dans ce tableau sombre, pointe toutefois une note d’espoir. « Grâce à Dieu, un calme relatif revient dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Certaines entreprises rouvrent leurs portes et de nombreux enfants retournent à l’école. C’est un grand signe d’espoir, mais la situation d’insécurité reste encore très préoccupante », tempère-t-il. Malgré les menaces permanentes du groupe terroriste Boko Haram dans l’Extrême-Nord et la crise anglophone, Mgr Andrew Nkea assure de la détermination de l’Église catholique à continuer à prier et à œuvrer pour la paix au Cameroun.

Cet appel intervient dans un contexte de recrudescence des homicides dans le pays, l’incident le plus récent ayant eu lieu à Nanga-Eboko, dans la région du Centre, où six membres d’une même famille ont été assassinés le 5 avril dernier.

Les cas de féminicides seraient également en augmentation. Selon un décompte du quotidien Le Jour, édition du 17 avril, plus de 15 femmes ont été tuées en l’espace de 52 jours dans le pays. Le cas le plus récent est celui d’une enseignante du lycée bilingue de Mokolo, dans la région de l’Extrême-Nord, tuée par son mari le 12 avril à la suite d’une dispute.

L’évêque demande aux autorités concernées de veiller à ce que les citoyens soient protégés et à ce que les coupables de tels actes soient traduits en justice.

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