L’ancien sous-secrétaire d’Etat américain chargé des affaires africaines a fait une déclaration récente sur les réseaux sociaux.
Après l’élection de Donald Trump comme 47è président des Etats-Unis d’Amérique, un américain promet une pression accrue sur le gouvernement camerounais. Ladite pression se rapporte à la crise sécuritaire qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis près de huit ans. L’annonce de cette pression se trouve dans un post de l’ancien sous-secrétaire d’Etat américain en charge des affaires africaines de Donald Trump. Dans sa publication, Tibor Nagy fait une hypothèse.
« Si le président Trump a choisi certaines personnes dont les noms ont été évoqués pour des postes de haut niveau, le régime de Yaoundé subira beaucoup plus de pression pour les mauvais traitements qu’il inflige à sa population anglophone », affirme ce diplomate américain, qui s’était déjà penché sur ce dossier par le passé. Tibor Nagy estime que, sous l’administration du président Joe Biden, la question a été négligée. Une situation qui pourrait changer avec la nouvelle administration à la Maison-Blanche. « Le gouvernement camerounais a retenu d’une relative gratuité avec Biden, j’espère que cela va changer », écrit Tibor Nagy.
Sous la présidence de Joe Biden, le gouvernement du Cameroun a pu bénéficier de l’engagement des poursuites judiciaires contre certains leaders séparatistes résidents aux Etats-Unis ou ailleurs. Ils sont poursuivis pour financement du terrorisme, commanditaires d’actes terroristes commis dans les régions anglophones. Dans ce sillage, l’Ambassadeur des Etats Unis au Cameroun a déclaré que son pays ne sera plus le refuge des personnes qui alimentent les violences au Cameroun.
Lors de son premier mandat, la diplomatie américaine s’est montrée offensive sur la crise anglophone. Washington accusait régulièrement l’armée camerounaise de ne pas respecter les droits de l’Homme dans ce conflit et de commettre des exactions contre les civils. « Je reçois plus d’e-mails sur le Cameroun que sur n’importe quel autre problème en Afrique : entre 10 et 20 par jour, avec des photos et des vidéos horribles de gens décapités à la machette, de forces de sécurité se livrant à des actes terribles (…). Nous avons besoin d’une désescalade de la situation », avait déclaré Tibor Nagy dans une interview en 2019. Cette prise de position avait tendu les relations entre Yaoundé et Washington.
« Le gouvernement camerounais regrette vivement ces propositions qui dénotent une méconnaissance des enjeux, des réalités et des faits », avait alors déclaré le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi. Pour le porte-parole du gouvernement, il s’agissait d’une « velléité d’immixtion à peine voilée et inadmissible dans les affaires intérieures du Cameroun ». Après une visite au Cameroun, au cours de laquelle il a été reçu par le président Paul Biya, Tibor Nagy s’est montré plus mesuré.
La pression annoncée sur le gouvernement camerounais serait à l’opposée de cet engagement. Elle serait aussi une forme de rejet de la volonté du Cameroun de poursuivre les relations de coopération avec les Etats-Unis, volonté exprimée par le président Paul Biya dans son message de félicitation adressé à Donald Trump le 06 novembre dernier.