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Cameroun-Crise anglophone : Le ministre de la communication affirme que le gouvernement n’a mandaté aucun médiateur ou facilitateur de paix.

by Theophile
René Emmanuel Sadi, Ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement

Le Cameroun inflige un camouflet diplomatique au Canada, en niant que celui-ci jouera le rôle de médiateur dans le litige opposant le gouvernement camerounais aux séparatistes anglophones, et ce, trois jours après qu’Ottawa en a fait l’annonce officielle.

Dans un communiqué signé ce 23 janvier 2023, René Emmanuel Sadi désavoue le Canada comme médiateur dans la crise anglophone. Le ministre de la Communication qui indique l’avoir appris par certains médias, affirme que le gouvernement avait déjà organisé le grand dialogue national en 2019 pour résoudre la crise, et Yaoundé est en phase de la mise en œuvre des résolutions issues de ce dialogue.

René Emmanuel Sadi salue les efforts de la communauté internationale dans la résolution de cette crise et appelle le Canada et les autres pays amis à œuvrer comme les États-Unis d’Amérique à traquer les financeurs et donneurs d’ordres de ces séparatistes qui continuent à alimenter la crise.

« Le gouvernement du Cameroun informe les communautés nationale et internationale qu’il n’a confié à aucun pays étranger ou entité extérieure un rôle de médiateur et de facilitateur pour régler le conflit dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest », lit-on dans le document estampillé d’un sceau gouvernemental.

Ce désaveu intervient trois jours après que la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a annoncé que les belligérants dans le conflit armé camerounais ont mandaté le Canada pour faciliter les pourparlers. Depuis cette annonce, Yaoundé n’avait pas encore réagi. Il vient ainsi de le démentir comme ce fut le cas avec la Suisse en 2019.

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Malgré cette rebuffade, « notre déclaration tient », a indiqué son attaché de presse, Adrien Blanchard. « Nous sommes en communication avec les parties », a-t-il ajouté, en notant que dans cette affaire, « le seul intérêt du Canada est de contribuer à une résolution pacifique et à un avenir plus sécuritaire pour les civils affectés par ce conflit ».

Le porte-parole conservateur en matière d’affaires étrangères, Michael Chong, a raillé la ministre Joly en lui remettant au visage une déclaration qu’elle avait faite en mars 2022 sur les ondes de CTV, alors qu’elle avait fait valoir que l’une des grandes forces du Canada était sa capacité à rassembler afin de trouver des solutions diplomatiques. « Apparemment pas », s’est moqué le député sur Twitter, lundi.

Le pays d’Afrique centrale avait fait appel au gouvernement canadien l’été dernier pour l’inviter à jouer le rôle de médiateur dans le litige opposant le gouvernement camerounais aux séparatistes anglophones, selon nos informations.

Des rencontres secrètes ont eu lieu à Montebello, à Mont-Tremblant et à Toronto afin de permettre aux parties de négocier, a aussi confirmé à La Presse une source gouvernementale canadienne qui a requis l’anonymat, n’étant pas autorisée à discuter publiquement du dossier.

Les tensions historiques qui couvaient dans les régions anglophones du Sud-Ouest et du Nord-Ouest ont dégénéré en conflit armé en 2017 entre les forces gouvernementales et le mouvement revendiquant l’indépendance de la « République fédérale d’Ambazonie ».

La République du Cameroun, le Conseil de gouvernement de l’Ambazonie et les Forces de défense de l’Ambazonie, le Mouvement populaire de libération de l’Afrique et les Forces de défense du Sud-Cameroun, le gouvernement intérimaire, ainsi que l’Équipe de coalition de l’Ambazonie figuraient parmi les parties à l’accord annoncé vendredi dernier par la ministre Joly.

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