Enlevée le 26 octobre dans sa résidence de Savannah Street à Bamenda, Joko Frida, la deuxième adjointe au maire de Bamenda 2 a été assassinée. De sources concordantes, elle était revenue de la projection du Film documentaire sur le président Paul Biya quand elle été kidnappée par des Ambazoniens.
Depuis 2016, le plus gros défis du Cameroun dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du pays sont d’ordre sécuritaire. Depuis le début de la crise dite anglophone, le Cameroun a perdu des fils et des filles. Le Nord-Ouest est considéré comme l’épicentre de cette crise caractérisée par des revendications séparatistes et des violences. Si le niveau de violence a baissé, il n’en demeure pas moins que les exactions continuent. La preuve, Frida Joko, deuxième adjointe au Maire de Bamenda II a été assassinée. Son corps baignant de sang a été déposé à Nchouboh Junction.
La triste nouvelle a été confirmée par un communiqué du Préfet de Mezam, dans la région du Nord-Ouest. La découverte de sa dépouille mortelle ce lundi matin a provoqué une onde de choc dans la capitale régionale du Nord-Ouest. Le préfet du département de la Mezam, dans la région du Nord-Ouest, a annoncé que le corps sans vie de Frida Joko a été retrouvé ce 28 octobre au petit matin dans le quartier Nchuobo, à Bamenda. La défunte occupait le poste d’adjointe au maire de la commune d’arrondissement de Bamenda II. Selon le préfet Simon Emile Mooh, Frida Joko avait été enlevée le 26 octobre en début d’après-midi à son domicile sur Savannah Street.
Le Préfet de Mezam a « condamné fermement cette atrocité commise contre un civil non armé, une vaillante dame qui servait sa communauté et son pays avec beaucoup de patriotisme et de dévouement ». Par ailleurs, le Préfet « prend à témoin la communauté nationale et internationale sur les actes barbares répétés de ces criminels sans cœur dans leur logique sans équivoque de violation systématique des droits de l’homme et de violences basées sur le genre, tout en rassurant que des instructions claires ont été données à les services compétents de l’Etat aux fins de rechercher et de traduire devant les autorités judiciaires les auteurs de cet odieux assassinat ».
Les agents de l’État et les élus locaux pris pour cible par les combattants séparatistes
Depuis le déclenchement, en 2016, de la crise sociopolitique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les agents de l’État et les élus locaux sont régulièrement pris pour cible par les combattants séparatistes, qui leur reprochent d’être des collaborateurs du pouvoir central de Yaoundé. Avant Joko Frida, plusieurs cas ont été enregistrés. Le 20 septembre 2024 par exemple, les autorités locales annonçaient qu’une personne avait été tuée au cours d’un attentat à la bombe artisanale dans un marché de Bamenda, dans la région du Nord-Ouest, six autres, dont un nourrisson, ont été blessées. Par ailleurs, depuis plusieurs années maintenant, les attaques contre les représentants gouvernementaux se multiplient et alimentent un climat d’insécurité grandissant.
Il y a quatre semaines, Roland Ewana, sous-préfet d’Idabata, arrondissement du Sud-Ouest a été kidnappé. C’était le 1er octobre 2024. Cinq années après le dialogue national, des années après l’annonce du plan de reconstruction des régions en crise au Cameroun, les régions anglophones du Cameroun n’ont pas retrouvé le calme complet.