Ils ont été arrêtées le 24 mai dernier avec 78 kg d’écailles de pangolin par les agents du poste de contrôle forestier et de chasse de Makénéné, commune du département du Mbam-et-Inoubou dans la région du Centre.
Les suspects ont été présentés devant le tribunal de première instance de Bafia et placés en détention provisoire. Ils sont accusés de « détention illégale de trophées d’une espèce intégralement protégée », conformément à la loi du 20 janvier 1994 régissant les forêts, la faune et la pêche au Cameroun. Cette infraction est passible de peines d’emprisonnement et/ou d’amendes pour toute personne trouvée en possession, en tout temps et en tout lieu, d’un animal protégé de classe A ou B, vivant ou mort, ce qui implique qu’elle l’a capturé ou tué.
Le mois dernier, un trafiquant présumé a été arrêté à Bertoua (Est) en possession de 45 kg d’écailles de pangolin qu’il tentait de vendre. En 2022, plus de 1 000 kg d’écailles de pangolins ont été saisis chez 16 trafiquants, ce qui représente environ 1 516 pangolins tués, selon l’ONG The Last Great Ape Organization (LAGA) qui appuie le gouvernement dans l’application de la loi faunique depuis 2013. Mais ce n’est probablement qu’une infime partie du commerce réel du pangolin, d’après des associations dédiées à la protection des animaux sauvages.
La demande asiatique croissante a renforcé la menace sur le pangolin, une des espèces animales protégées les plus braconnées au monde, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Les écailles du pangolin sont utilisées en médecine traditionnelle chinoise et sa viande est appréciée dans plusieurs pays d’Asie et d’Afrique.
Le commerce international de huit espèces (quatre asiatiques et quatre africaines) de ces petits mammifères longs de 30 cm à 80 cm est interdit par la Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction (CITES). Certaines espèces sont classées « en danger », d’autres « en danger critique ».