L’ex-présidente par intérim de Bolivie Jeanine Añez a été condamnée vendredi 10 juin à 10 ans de prison pour avoir mené un coup d’État en 2019 contre son prédécesseur de gauche, Evo Morales, a annoncé un tribunal de La Paz.
L’ancienne présidente intérimaire de Bolivie a été reconnue coupable par le tribunal de manquement au devoir et d’avoir agi contre la constitution lorsqu’elle s’est proclamée présidente dans ce que Morales et son parti ont qualifié de coup d’État. Les partisans d’Anez nient qu’il s’agisse d’un coup d’État, affirmant que l’abus de pouvoir présumé de Morales a déclenché un soulèvement légitime dans les rues.
L’éviction du premier président autochtone de Bolivie et de son vice-président a créé un vide de pouvoir qui a permis à Anez d’assumer la présidence par intérim en tant que deuxième président du Sénat, affirment-ils. La défense a déclaré qu’elle ferait appel de la décision. « Je n’ai pas levé le petit doigt pour devenir présidente, mais j’ai fait ce que j’avais à faire pour pacifier un pays que Morales a laissé convulsé en fuyant », a déclaré Anez depuis la prison où elle est détenue.
Morales a démissionné à la suite de manifestations à l’échelle nationale contre des soupçons de fraude électorale lors d’une élection qu’il a affirmé avoir remportée pour un quatrième mandat. Morales a nié qu’il y ait eu fraude. Les manifestations ont fait 37 morts et forcé Morales à se réfugier au Mexique. Son parti, connu sous ses initiales en espagnol MAS, est revenu au pouvoir lors des élections de 2020 et Morales est depuis retourné en Bolivie.
Le procès crée un « précédent historique » contre l’impunité, a déclaré le député du MAS Juan Jose Jauregui. Le tribunal a également condamné l’ancien commandant des forces armées Williams Kaliman et l’ancien commandant de la police Vladimir Calderon à 10 ans de prison. Quatre autres anciens chefs militaires ont écopé de peines moins sévères.
