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Algérie : l’ex-président Abdelaziz Bouteflika est mort à l’âge de 84 ans

by Theophile
Abdelaziz Bouteflika

Abdelaziz Bouteflika, président de l’Algérie entre 1999 et 2019, est décédé vendredi à l’âge de 84 ans. Depuis sa chute sous la pression de l’armée et de la rue, il était resté retranché dans la solitude dans sa résidence médicalisée de Zeralda, à l’ouest d’Alger.

Selon un communiqué de la présidence de la République, l’ancien chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika a rendu l’âme vendredi à l’âge de 84 ans des suites de sa maladie. C’est une figure historique de la vie politique algérienne qui vient ainsi de s’en allé.

Abdelaziz Bouteflika, président de l’Algérie entre 1999 et 2019 avait été chassé du pouvoir par le grand mouvement de contestation Hirak en 2019 alors qu’il se présentait pour un cinquième mandat à la tête du pays. Depuis cette chute, le défunt dirigeant s’était alors retranché dans sa résidence médicalisée de Zeralda, à l’ouest d’Alger.

Élu pour la première fois en 1999, constamment réélu au premier tour avec plus de 80 % des voix en 2004, 2009 et 2014, ce cinquième mandat semblait acquis aux yeux du régime. Mais six semaines de mobilisation massive du « Hirak » poussent le patron de l’armée, le général Ahmed Gaid Salah, un de ses fidèles, à obtenir sa démission.

Arrivé au pouvoir par l’armée

Né le 2 mars 1937 à Oujda (Maroc), dans une famille originaire de la région de Tlemcen (nord-ouest), Bouteflika rejoint dès 19 ans l’Armée de libération nationale (ALN) qui combat la puissance coloniale française.

À l’indépendance en 1962, il devient à 25 ans ministre des Sports et du Tourisme, avant d’hériter un an plus tard du portefeuille convoité de la diplomatie, qu’il conserve jusqu’en 1979, une époque où l’Algérie s’affiche en leader du “tiers-monde”.

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En 1965, il soutient le coup d’État de Houari Boumédiène, alors ministre de la Défense, qui s’empare du pouvoir en déposant le président Ahmed Ben Bella. S’affirmant comme le dauphin de Boumédiène - ”le père qu’il n’a pas eu”, dira ce dernier -, qui décède en 1978, il est pourtant écarté de la succession par l’armée puis de la scène politique sur fond d’accusations de malversations. Il s’exile à Dubaï et Genève.

C’est pourtant l’armée qui l’impose en 1999 comme candidat à la présidentielle. Plus de 35 ans après son premier poste ministériel, Bouteflika accède à la tête de l’Algérie, auréolé d’une image de sauveur dans un pays déchiré par une guerre civile.

“Je suis l’Algérie tout entière”, lance-t-il en arrivant au pouvoir. Sa priorité : rétablir la paix en Algérie, plongée dans la guerre civile depuis 1992 contre une guérilla islamiste (quelque 200 000 morts en dix ans, officiellement). Deux lois d’amnistie, en 1999 et 2005, convainquent nombre d’islamistes de déposer les armes.

Accusé par ses détracteurs d’être une marionnette de l’armée, Bouteflika travaille à desserrer l’emprise de la puissante institution. Promettant qu’il ne sera pas un “trois quarts de président”, il devient tout puissant.

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